S’avance-t-on vers la radicalisation du mouvement de grève des enseignants ? Malgré la levée de la motion par le Front d’action syndicale des trois ordres de l’enseignement, tout porte à le croire. C’est du moins ce qui se dégage de l’assemblée générale tenue hier jeudi 20 mars à Parakou par des enseignants militants des syndicats en lutte dans le Borgou-Alibori
Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
Visiblement déterminés, ces enseignants qui n’entendent pas démordre, ont réitéré leur désaveu au groupe du porte-parole national dudit front, Lucien Glèlè Langanfin, et rejeté sa levée de la motion. Non seulement les syndiqués de Parakou et environs ont décidé de la poursuite du mouvement dès la semaine prochaine, conformément au renouvellement du mot d’ordre de grève de 72 heures par les Centrales et Confédérations syndicales, mais aussi ont-ils décrété la journée de ce vendredi 21 mars, journée «école morte» pour contraindre le gouvernement à satisfaire leurs principales revendications.
Ce matin, précise Maurice Fadégnon, un des porte-parole du Front dans le Borgou-Alibori, une animation culturelle des enseignants mécontents se déroulera à partir de 8 heures à l’Ecole primaire publique OCBN à Parakou, en lieu et place des activités pédagogiques dans les écoles et collèges.
Fort de l’expérience de 2012 et celle récente qu’ils jugent « malheureuses »du fait de ce qu’ils appellent « la trahison » des premiers responsables du Front, les travailleurs en lutte ont par ailleurs décidé de la mise sur pied des comités départementaux de grève dans tous les départements du pays pour parler désormais en leur nom en lieu et place du Front désavoué par une frange d’enseignants à la base, a confié Théophile Agbé-Hountondji, un autre porte-parole des syndicats en lutte dans le Borgou-Alibori.
Rappelons que les enseignants en grève exigent la rétrocession intégrale et en bloc des défalcations illégales de 2012 au plus tard en avril 2014, la prise d’un engagement écrit reconnaissant officiellement la jouissance des 25% indûment refusés aux enseignants et devant prendre effet au plus tard en juin 2014, l’annulation pure et simple du concours frauduleux, la sédentarisation des enseignants vacataires simples.