Le Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) a lancé, depuis le 12 mars 2014, l’affichage et l’audit participatif des listes électorales sur toute l’étendue du territoire national. Mais, les partis politiques, principalement concernés par l’opération, ne sensibilisent pas leurs militants.
La faible mobilisation des populations, pour défaut de sensibilisation, risque de conduire le peuple béninois à la situation déplorable de 2009 et de 2010. « Et depuis le 12 mars, on a commencé l’affichage de la liste électorale. Durant 15 jours au maximum, il y aura l’audit participatif par lequel on recommence à zéro l’opération qu’on a eu à faire en 2009 et 2010 avec la différence que cette fois, on n’ira pas dans les maisons. Après cette opération, les structures du Cos/Lépi traiteront toutes les imperfections soulignées par les citoyens… », a déclaré le président du Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi), Sacca Lafia, sur les antennes de la radio ‘’Océan Fm’’, ce dimanche 16 mars 2014.
Et il poursuit en ces termes : « Le Cos/Lépi reviendra sur le terrain pour prendre les données biométriques de ceux qui n’avaient pas été enregistrésDès qu’ils ont tous les citoyens dans leur base de données, la phase qui va suivre sera le dédoublonnage pour s’assurer que les citoyens enregistrés se sont inscrits une seule fois… ».
C’est dire que, selon les déclarations de Sacca Lafia, l’audit participatif à travers l’affichage des listes électorales est une phase très importante dans la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Les Béninois qui ne seront pas pris en compte dans cette opération n’auront pas de chance pour participer aux prochaines élections communales, municipales et locales. Mais, le constat fait sur le terrain est que les populations à la base ne se mobilisent pas autour dudit audit participatif pour manque d’information et de sensibilisation. A Cotonou et environs, il n’y a pas d’affluence autour de cette opération. Rôle des partis politiques Cette situation est due en partie à la démission des partis politiques. Pour l’heure, ils ne sensibilisent pas leurs militants à la base autour dudit audit. On attendait à voir le contraire sur le terrain. Les hommes politiques, à divers niveaux, devraient descendre à la base pour exhorter leurs militants à aller consulter les listes affichées. A cet effet, les crieurs publics devraient être mis à contribution pour informer et sensibiliser les populations concernées.
D’autres canaux de communication des masses devraient aussi être sollicités pour atteindre l’objectif. Malgré cela, les partis politiques continuent de dormir sur leurs lauriers dans l’espoir que le gouvernement fera leur travail à leur place. Si les acteurs politiques ne prennent pas trop tôt leurs responsabilités, on risque de tomber dans la situation de la phase de la réalisation de la Lépi en 2009 et 2010 où des milliers de Béninois n’ont pas pu se faire enrôler surtout dans les fiefs de l’opposition. En conséquence, ils ont été exclus des élections présidentielles et législatives de 2011.
C’est dire que les partis politiques doivent jouer leur partition en vue de mobiliser le monde autour de l’audit participatif de l’actualisation de la Lépi. Dans le contraire, on parle encore des exclus de la Lépi. Qui assumera les conséquences ?