La décision de suspension du mouvement de grève par le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’Enseignement était le sujet décortiqué dimanche 23 mars 2014 sur Océan Fm au cours de l’émission « Cartes sur table ». Si le 2ème porte-parole dudit Front, Fabrice Hounssounou l’analyse comme une mesure démocratique, Maxime Okoundé, le Trésorier général du même regroupement la compare à la tricherie.
La décision du 18 mars 2014 du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’Enseignement reflète le point de vue de la majorité de ses membres, selon Fabrice Hounssounou. A ceux qui contestent la légitimité de la décision de suspension, il a répondu que le Front « est entré en grève en prenant sa propre motion » et avait dès lors la latitude de la suspendre quand il juge le moment opportun. Le 2ème porte-parole du Front a soutenu qu’à la rencontre du 18 mars dernier, 19 représentants de syndicats ont marqué leur accord pour la reprise des cours contre 16. Une opinion contestée par le Trésorier général du même Front, Maxime Okoundé. Pour lui, la suspension du mouvement de grève relève d’une imposture ; elle ne reflète en rien la conviction des membres du Front. Il a souligné qu’il y a eu de la manipulation, car du 18 au 23 mars, les chiffres ont évolué au niveau du Front. Maxime Okoundé a en effet démontré que les partisans de la levée de la motion de grève avaient d’abord annoncé que 20 membres du Front avaient approuvé la décision contre 15, avant de soutenir que c’était 19 contre 16. Il a aussi fait remarquer qu’il y a des personnes qui ont pris part à la rencontre du 18 mars dernier sans avoir reçu mandat de leur syndicat. « C’est un coup de force. C’est de la tricherie. On a tout fait pour fabriquer une majorité de factice (…) C’est une majorité minoritaire… Ils ont appelé des gens pour gonfler la liste des signataires de la motion de la suspension de la grève », a-t-il désapprouvé. Fabrice Hounssounou s’insurgera en rappelant que ce sont bel et bien les syndicalistes ayant assigné la motion de grève qui ont siégé le 18 mars denier. Pour lui, on ne saurait parler de coup de force. Mieux, a-t-il poursuivi, la rencontre du 18 mars était légitime contrairement aux assemblées générales du Front qui étaient de plus en plus infectées. Mais Maxime Okoundé est revenu à la charge, en montrant que le Front s’est écarté de ses valeurs fondatrices et de sa base. Il a également trouvé suspect le fait que la décision du Front soit relayée le même jour par la télévision nationale contrairement aux usages jusque-là observés. Le 2ème porte-parole a trouvé ces déductions impertinentes et soutenu que la suspension est bien démocratique tant elle reflète les attentes de la base. Pour lui, conformément à la volonté de la base, il était temps de suspendre le mouvement de grève compte tenu des avancées enregistrées au cours des négociations avec le gouvernement, à savoir : la promesse de retourner les défalcations sur salaires de 2014 et celles de 2012.
Il faut noter que les deux invités ont reconnu qu’il y a de réelles incompréhensions au sein de Front. Ils ont d’ailleurs fait savoir que la légitimité de la décision de suspension sera évaluée sur le terrain dès demain mardi.