« Leadership pathologique et hypothèque sur l’intérêt général ». C’est à partir de ce thème que le président du parti Restaurer l’espoir, Candide Azannaï assisté du président du Mouvement pour la démocratie et la solidarité (Mds), Saka Fikara ont émis des réserves sur des sujets majeurs de l’actualité nationale et saisi l’occasion pour faire quelques propositions au gouvernement. D’abord, hier, devant la presse réunie au Bénin Marina hôtel, les deux députés sont longuement revenus sur les raisons de la crise sociopolitique qui secoue le Bénin. Pour Candide Azannaï, cette crise a trois sources. Il s’agit d’après ses explications des revendications des médecins praticiens, de celles des magistrats réunis au sein de l’Unamab et celles des centrales et confédérations syndicales relatives à la répression de la marche du 27 décembre dernier. Tout en faisant le distinguo entre les trois raisons qui sous-tendent la grève des travailleurs et en condamnant l’arme de la famine qu’est la défalcation, Candide Azannaï a fait remarquer que les centrales syndicales brimées le 27 décembre 2013 défendent des causes essentielles relatives aux valeurs universelles que sont la liberté, l’égalité des chances et la sécurité qui, a-t-il rappelé, s’est invitée sur la liste des revendications avec la tentative d’assassinat sur le président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba. D’où, pour le président Azannaï, il ne peut avoir de règlement de la crise sociopolitique tant que l’oppresseur n’est pas séparé de l’opprimé. C’est pourquoi, il affirme, soutenir les syndicalistes en grève dont il loue la bravoure et croit savoir que leur cause devait être une cause populaire. Mieux, il pense que la pathologie du leadership ne doit pas concerner seulement les zélateurs du pouvoir. Avant d’inviter le gouvernement à satisfaire à la revendication relative au relèvement du préfet et du commissaire central de Cotonou, Azannaï a dénoncé les différentes tentatives du gouvernement à savoir l’instrumentalisation de la jeunesse, des femmes, l’usurpation de l’image du 28 février et les visites aux personnalités comme Bruno Amoussou, pour trouver une solution à la crise.
Pvi-Ng en Pcv
Le second sujet sur lequel le conférencier principal s’est appesanti, est celui de la mutation du Pvi-Ng (Programme de vérification des importations-Nouvelle génération) en Pcv (Programme de certification des valeurs en douane). A ce sujet, Candide Azannaï s’est étonné de ce qu’il y ait eu 17 conseils des ministres autour du Pvi. « C’est un sujet rocambolesque qui pose le problème de leadership. Quel est ce pays au monde où sur un seul sujet, on fait 17 conseils des ministres et on n’a pas fini. Depuis 2011, il n’y a pas de conseil des ministres sans Pvi et coton », a-t-il commencé. Aussi, a-t-il rappelé que les conseils extraordinaires des 16 et 17 novembre derniers ont décidé de remettre gré à gré le Pvi à Segub. Mais constate-t-il, de novembre à ce jour, la décision n’a pas été exécutée. Mais, Azannaï a attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que le gouvernement a décidé le 13 mars dernier de morceler le Pvi et projette de remettre le moteur qu’est le programme des certifications des valeurs en douanes à la Segub. « Le conseil des ministres est dans le jeu de la sauvegarde des intérêts particuliers au lieu de défendre l’intérêt général. Le gré à gré ne doit pas être une procédure permanente. Il y a un recel du Pvi et le Pcv n’est pas une trouvaille. Le conseil des ministres est devenu une séance de règlement de compte », a-t-il dénoncé tout en indiquant que le contentieux par rapport au Pvi est devant le tribunal arbitral d’Abidjan et qu’il ne comprend pas la précipitation du gouvernement à faire disparaître l’objet du litige. Il ajoute : « Lorsque la décision du tribunal d’Abidjan ne sera pas favorable au gouvernement, c’est l’intérêt général qui sera victime ». Sur ce volet, il a exhorté le gouvernement à la retenue et à la prudence préventive au nom de l’intérêt général.
La Lépi n’existe pas
Le dernier point de la conférence de presse de l’He Azannaï a porté sur la correction de la Lépi. Pour Azannaï qui dit lancer une alerte sur le vol du scrutin à venir, il a insisté sur le fait que la Lépi n’existe pas. C’est pourquoi, il s’est interrogé sur celui qui a confectionné la liste actuellement affichée, la disponibilité de la Lépi en ligne, si le Cos-Lépi est en train de corriger la Lépi ou est en train de la refaire et s’il a le droit de radier quelqu’un de ladite Lépi. Sur toutes ces questions, Azannaï a une certitude : « La liste initiale est introuvable. Aujourd’hui, c’est la liste des votants qui est affichée et ce qui se fait, ce n’est pas des prérogatives du Cos-Lépi », a-t-il déclaré tout en faisant remarquer que sur les listes affichées, il y a des noms sans photo et sans signature et que la marge entre ceux-ci et ceux qui sont en règle a servi au K.O. N’empêche, il a appelé tous les électeurs béninois à aller constater par eux-mêmes les dysfonctionnements et à se faire enregistrer, mais a conclu : « Personne ne doit se faire des illusions. Ce n’est pas pour rien que ceux du Cos-Lépi parlent de Lépi ad hoc ».