Le samedi 22 mars 2014, les femmes de Boukoumbé ont célébré la Journée internationale de la femme. Mais un événement est intervenu dans une ambiance tendue, à cause des tentatives d’un ministre de Boni Yayi d’empêcher sa tenue.
Elles ont tenu. La fête a eu lieu malgré tout. Ce n’était pas évident. Parce que 24 heures avant, la situation n’était pas à l’optimisme. Et pour cause ! Un ministre de la localité, qui pour des raisons que lui seul maîtrise, n’a pas voulu de la tenue de la célébration de la journée internationale de la femme à Boukoumbé. En tout cas, de sources dignes de foi, ce ministre de Yayi voyait en dessous de l’événement des adversaires à Boni Yayi. Ce qui a suscité une indignation générale de la part des femmes.
D’abord, le ministre en question leur a expliqué clairement son opposition à la tenue de l’événement. Et face au refus de ces dernières, il a mis en branle une stratégie de blocage. Ainsi, les chambres de l’hôtel Tata Koubetti Victor, lieu initialement prévu pour héberger des délégations, ont été fermées. Les raisons restent inconnues jusqu’à ce jour. Sur le terrain même, nos envoyés spéciaux ont constaté au niveau des arrondissements que des manœuvres visant à empêcher les femmes de sortir ont été mises en œuvre. Il a fallu la gendarmerie de Korontière afin de permettre aux femmes de monter dans des véhicules pour le lieu de la manifestation. Entre-temps, l’Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin a rendu visite à l’Ufedeb. Finalement, la fête a eu lieu et a connu un succès. Informées, les femmes de Cobly, Matéri, Tanguiéta, Natitingou ont rejoint leurs sœurs de Boukoumbé.
A cette occasion, les femmes ont béni le Seigneur pour avoir honni ceux qui ne voulaient pas de leur manifestation. Dans son allocution, la présidente de l’Ufedeb a dénoncé sans le nommer le ministre de Boni Yayi qui n’a pas voulu de la manifestation et qui a tenté de les démobiliser et de les détourner du droit chemin qu’est celui du développement. Elle a demandé secours au Président de la République afin que ce ministre soit sanctionné avec la dernière rigueur pour éviter de tels comportements à l’avenir. Selon plusieurs indiscrétions, tout a été mis en œuvre pour empêcher la tenue de cette journée à Boukoumbé.
Ce n’est pas la première fois
La tentative de ce ministre d’empêcher la tenue de la célébration de la journée internationale de la femme à Boukoumbé n’est pas une première au Bénin. On a vu un ancien ministre de Yayi à Dassa clamer haut et fort que c’est lui qui a la clé de cette ville et que personne ne viendra sans son accord. Cela a suscité en son temps un tollé général. On se demandait si l’on était dans un Etat de droit.
La suite, on la connait. Chasser le naturel, il revient au galop. Un autre ministre de Yayi a tenté d’empêcher la tenue de la journée internationale de la femme à Boukoumbé. Selon des indiscrétions, il se dit que ces femmes travaillent pour un autre candidat. Ce ministre voit à travers cette manifestation d’autres candidats à l’élection présidentielle de 2016. Ce qui pose un réel problème de liberté. Ne peut-on plus circuler librement dans ce pays ? Un dossier sur lequel nous reviendrons.