Les travailleurs et responsables syndicaux signataires de la motion de grève en cours au Bénin ont battu le macadam hier à Cotonou sans aucunes contraintes policières. Même si ce mouvement de protestation a permis de noter une avancée, contrairement à la marche du 27 décembre 2013, les travailleurs n’ont pas démordu. Ils exigent la démission du commissaire central de Cotonou et du préfet Placide Azandé, à défaut de leur limogeage.
Les confédérations syndicales et la Fésyntra-Finances signataires de la motion de grève renouvelée pour 72 heures étaient hier dans les rues de Cotonou pour exiger la restitution des retenus sur salaire pour fait de grève illicite, le respect scrupuleux et la jouissance sans entraves des libertés démocratiques et syndicales et le relèvement de leur fonction de Placide Azandé et Pierre Agossadou, auteurs de la répression du 27 décembre 2013.
Travailleurs de tous ordres, conducteurs de taxi moto, élèves, étudiants, etc. ont marché à travers la ville hier après la marche réprimée du 27 décembre dernier à Cotonou, sous des slogans, chants au rythme des tams-tams.
Les Centrales et Confédérations syndicales semblent décider à avoir gain de cause auprès du gouvernement. Après la géante marche pacifique du vendredi 21 mars dernier sur la Préfecture de Cotonou, marche organisée de concert avec les étudiants et les élèves, celle d’hier est une réponse à la marche réprimée du 27 décembre 2013 où plusieurs blessés ont été enregistrés. « Ce renouvellement de la grève sera reconduit tacitement chaque semaine à moins que le chef de l’Etat ne limoge le préfet Atlantique-Littoral, Placide Azandé et le commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou. » ont réitéré hier les syndicalistes posant les conditions pour la reprise des négociations avec le pouvoir.
En conséquence, ils tiennent responsables le chef de l’Etat d’une quelconque année blanche et en particulier, Placide Azandé et Pierre Agossadou dont ils ont exigé la démission. Le représentant du préfet, Delphin Tokpo, a promis transmettre la motion des manifestants.
Gathum G.
Les enseignants boycottent l’appel du front.
Les écoles, collèges et lycées de Porto-Novo comme partout ailleurs étaient sont restés fermés dans la journée de ce mardi 25 Mars 2014 et pour cause, la poursuite de la grève générale lancée par les centrales et confédérations syndicales en dépit de la levée prononcée par certains membres du front d’action des syndicats des trois ordres de l’Enseignement.
L’on s’attendait, au cours de cette semaine à un dégel de la crise qui secoue le secteur éducatif depuis bientôt trois mois suite à la décision du front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement invitant les enseignants à reprendre les cours. Mais hélas ! Sur le terrain hier, le constat était tout autre. La grève de 72 heures lancée par les centrales et confédérations syndicales a été largement suivie par les enseignants des collèges et lycées de la ville de Porto-Novo.
Au Ceg Davié, c’était le calme plat ; aucun enseignant quelque soit la catégorie n’était présent. C’est pratiquement le même constat aux Ceg Ouando, Djègan-Kpèvi, Djassin, au lycée Béhanzin, etc. Pour les apprenants desdits collèges, c’est depuis la journée du lundi dernier que le mouvement avait déjà commencé sous une autre forme appelée « Ceg morts ». Selon les témoignages des élèves, rencontrés cette nouvelle forme de grève paralyse totalement les écoles.
Il revient donc à dire que l’appel du front des trois ordres de l’Enseignement n’a pas reçu l’assentiment des enseignants à la base. D’ailleurs, aux dires de ces enseignants, la décision qu’a prise le front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement à travers son porte-parole Lucien Langanfin n’engage que lui.
La lutte continue jusqu’à satisfaction totale des revendications des enseignants, ont-ils souligné. Visiblement le spectre d’une année blanche plane toujours sur l’éducation béninoise. En attendant, élèves et parents d’élèves peuvent continuer de grogner.
Charles Honvoh
Le Synafeb quitte l’unstb
Les travailleurs membres du Syndicat National des Formateurs en Education au Bénin (Synafeb) étaient face à la presse en fin de week-end dernier. Il était question pour ces travailleurs d’annoncer leur départ de l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (Unstb) pour la Cosi-Bénin.
« Le Synafeb a pris son destin en mains pour barrer la voie à ceux qui sont hostiles au respect de la jouissance sans entraves des libertés syndicales et démocratiques » C’est par ses propos que le secrétaire général du Syndicat National des Formateurs en Education au Bénin, Florent Sekpomey a annoncé la démission de son syndicat de l’Unstb pour son affiliation à la Cosi-Bénin, l’une des centrales syndicales signataires de la motion de grève en cours. Pour le secrétaire général, cette décision fait suite au refus de l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (Unstb) de suivre le mot d’ordre de grève lancé par les autres centrales et confédérations syndicales.
A l’en croire, les revendications comme la jouissance des 25% du point indiciaire sur le salaire des enseignants, la restitution des fonds défalqués pour fait de grève en 2012, sont bien fondées et profiteront à tout le corps enseignant. Pour le conférencier, ce sont ces raisons qui ont poussé son syndicat à suivre la voie de ceux qui luttent vraiment pour une bonne condition de vie et de travail des enseignants. Témoin de l’évènement et représentant la nouvelle centrale des démissionnaires, Arsène Gnanguénon, deuxième secrétaire général de la Cosi-Bénin n’a pas manqué de saluer le courage des travailleurs du Synafeb. Pour finir, le Sg du Synafeb à profité de cette sortie pour inviter tous ses militants à observer les mouvements de grève en cours.