La Direction générale du Budget (DGB), à travers son Programme d’amélioration des capacités d’analyse et de la maîtrise des dépenses publiques procède au renforcement des capacités des responsables des ressources humaines sur le pilotage de la masse salariale. C’est à travers un atelier qui se tient à Possotomè depuis hier mardi 25 mars, qui prend fin ce jour et dont l’objectif est de promouvoir une maîtrise de la masse salariale.
Une réflexion sur la masse
salariale au Bénin se justifie parce que les discussions sur la maîtrise de cet agrégat budgétaire se mènent à tous les niveaux. Surtout que le Bénin, avec un taux de 47%, dépasse le plafond de 35% en rapport avec les recettes fiscales, fixé par l’UEMOA.
Par cette activité, il s’agit donc, justifie Pierrot Sègo de la DGB, d’outiller les responsables des ressources humaines des ministères et institutions publiques, en vue d’une bonne maîtrise de cet agrégat.
Mieux, soutient-il, le pays est contraint de faire en sorte que ses prévisions pour cette catégorie de dépenses soient réalistes et crédibles, avec les nouvelles normes communautaires et l’entrée en vigueur de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances.
Ainsi, il s’agit de cerner les éléments de budgétisation de ces crédits en amont pour éviter les tensions sociales. Il faut donc parvenir à une bonne programmation et une bonne budgétisation de ces dépenses.
« Définition du concept et du contenu de la masse salariale ; Rappel du processus d’élaboration des états d’effectif du personnel ; Présentation des concepts clés de budgétisation de la masse salariale ; et Impact des réformes en cours sur la budgétisation des dépenses de personnel » sont les communications au menu de cet atelier, lesquelles permettront aux participants de cerner les contours de ces notions et d’être ainsi convenablement outillés pour jouer leur rôle : celui d’une gestion efficiente des effectifs contribuant à une bonne maîtrise de la masse salariale ; celle-ci constituant, de par son importance, un enjeu de taille.
Son explosion n’a-t-elle pas provoqué, par le passé, un dégraissage des effectifs de la Fonction publique béninoise? Il s’agit donc, in fine, d’éviter à l’Etat de revivre ce genre de situation.
Une préoccupation centrale
Mû par cette préoccupation, le directeur général du Budget, Célestin Hossou, procédant à l’ouverture de l’atelier, a tenu à remercier les autorités du ministère de l’Economie et des Finances et de celui de la Fonction publique, pour avoir autorisé la tenue de l’atelier.
Le thème des travaux est un sujet stratégique, a-t-il relevé, mettant l’accent sur la spécificité des dépenses de personnel qui impactent les finances publiques sur un long terme. Le sujet est donc central pour garantir la soutenabilité des dépenses publiques à moyen et long termes, a-t-il indiqué, engageant les participants à en prendre conscience.
Le pilotage de la masse salariale publique reste difficile dans les Etats de l’UEMOA, note-t-il, en déplorant l’insuffisance de collaboration entre le ministère de l’Economie et des Finances et certains ministères et directions sectoriels.
Ce qui influe sur la non maîtrise de cet agrégat. Mais les réformes de la Fonction publique en cours au Bénin auront un impact certain sur la façon dont les dépenses de personnel sont évaluées.
C’est pourquoi la DGB entend renforcer la prévision, la budgétisation et le suivi de la masse salariale ; ce qui ne sera obtenu que par l’implication effective des gestionnaires des ressources humaines, que Célestin Hossou exhorte en conséquence à prendre la pleine mesure de leurs responsabilités.
Norbert Boccace Kanhounon, directeur adjoint de cabinet du ministre en charge de la Fonction publique et du Travail a remercié, quant à lui, les responsables du ministère de l’Economie et des Finances pour l’organisation de l’atelier. Insistant sur les normes communautaires relatives au ratio masse salariale/recettes fiscales, il dira qu’aucun pays ne peut se développer en consacrant près de la moitié de ses ressources aux dépenses de personnel. D’où, conseille-t-il, il faut en maîtriser les contours et contenus.
D’ores et déjà, dit-il, le ministère en charge de la Fonction publique attend les résultats de cet atelier pour, dans une démarche de collaboration efficace avec le ministère de l’Economie et des Finances, jouer la partition qui est la sienne dans l’atteinte de cet objectif.