Il n’y a pas eu acte 2 après l’acte 1 le 27 décembre 2013. La marche des travailleurs annoncée pour hier mardi 25 mars 2014 sur la Préfecture de Cotonou a été effective. Les principaux leaders syndicaux ont assiégé les rues Cotonou pendant près d’une heure. Les souliers ont été mis à rude épreuve mais à l’arrivée, l’autorité attendue Placide Azandé n’était pas au rendez-vous. Son représentant a reçu la motion des travailleurs
Le scénario du 27 décembre allait-il se produire ? En tout cas, personne n’avait une idée claire au petit matin de ce mardi. Le dispositif sécuritaire était celui des grands jours. L’entrée du siège des travailleurs n’était pas moins assiégée. Autour de 9 heures, la mobilisation était impressionnante à l’intérieur. Les militants impatients attendaient le mot d’ordre des responsables syndicaux.
Cela ne va pas tarder puisque quelques minutes plus tard, Pascal Todjinou, Paul Essè Iko, Noel Chadaré, Dieudonné Lokossou et Laurent Mètognon apparaissent sous les ovations du public. Ils haranguent la foule et donnent le top de la manifestation. Pendant ce temps, le portail était hermétiquement fermé et les forces de l’ordre postées à l’entrée empêchaient toute incursion. Après le top, la marée noire déferle sur la chaussée. Destination, la Préfecture de Cotonou. L’itinéraire est bien long. Bourse du travail, Unafrica, Carrefour Saint Michel, Ganhito et Préfecture de Cotonou. Sur le trajet, personne ne pouvait rester indifférent.
Des cris, des chants, des slogans hostiles au pouvoir en place au Préfet Placide Azandé, le rituel est celui des grands jours pour les travailleurs du Bénin. Au fur et à mesure que la marche se poursuivait, les militants rejoignaient la foule. Certains à moto, d’autres à pied ne se faisaient pas prier. Les Zémidjans toujours abonnés au poste se sont spontanément constitués pour soutenir les travailleurs. On était à plusieurs kilomètres de marches et les visages dégoulinaient déjà de sueur.
La marée des travailleurs avançait vers la Préfecture de Cotonou, mais Chez le Préfet Placide Azandé, l’atmosphère était celle des jours ordinaires. Usagers et agents vaquaient normalement à leurs occupations habituelles. Pas de déploiement particulier de forces de l’ordre à l’entrée. Juste un véhicule Pick up de la Police et une dizaine de policiers discrètement positionnés. Autour de 10 heures 50 mn, la fièvre était perceptible. Les militants sont déjà positionnés devant la Préfecture. La barque syndicaliste ne va pas tarder à accoster. Autour de 11 heures 5 mn, elle arrive. Toute la rue menant devant la préfecture jusqu’au carrefour était investie.
Le Préfet absent
Une fois à la Préfecture, les travailleurs ont fait près de vingt minutes de défoulement. Le meneur, Paul Essè Iko chauffait les militants avec ses cris de ralliement intempestifs.
Chants, slogans, bruit strident des Vuvuzelas, tout était combiné pour troubler la sérénité des agents et cadres de ce service et des administrations environnantes. Ils étaient d’ailleurs dans leur majorité sortis pour vivre de près ce ‘’show’’ des Centrales et Confédérations syndicales. Jusque-là, l’autorité qui devrait recevoir la motion n’est pas encore apparue. Quelques minutes plus tard, il y eu un remue-ménage. Comme beaucoup l’avaient pressenti, c’était le représentant du Préfet qui apparut. Dans un premier temps, les travailleurs ont refusé de lire la motion.
Ils comptaient le faire en présence du maître des lieux. La foule exigeante enfonçait le clou et exigeait la présence du Préfet. Mais après concertation, les secrétaires généraux ont décidé de lire la motion. Laurent Mètognon est désigné pour l’exercice. Dans la motion, le message est le même. Le départ d’Azandé pour l’honneur et pour l’avenir des enfants. Après lecture de la motion, l’autorité l’a reçoit. Pas de déclaration de sa part jusqu’à ce que les manifestants se retirent.