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Le Matinal N° 4316 du 25/3/2014

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Vers la fin du moratoire de l’Unamab et du Cph:Statu quo, le gouvernement encourage le retour des grèves
Publié le mercredi 26 mars 2014   |  Le Matinal


L’Unamab
© Autre presse par DR
L’Unamab dénonce les récentes nominations de juges et magistrats


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On tend inexorablement vers la fin du moratoire d’un mois accordé au Chef de l’Etat par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et le Collectif des praticiens hospitaliers (Cph). Selon nos informations, rien n’a vraiment bougé. Ce qui ouvre la voie à de nouvelles agitations dans ces secteurs et renforce le pessimisme chez les centrales syndicales toujours en mouvement de débrayage.

Le moratoire d’un mois accordé au gouvernement par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), pour que des solutions satisfaisantes soient trouvées à ses revendications, expire le 04 avril 2014. Malgré cette trêve obtenue difficilement, le Chef de l’Etat n’est pas encore parvenu à répondre aux attentes des magistrats béninois. Le président de l’Unamab, Michel Adjaka, contacté, parle de statut quo.

Il confie que face à cette situation, le groupe auquel il appartient prendra au moment venu une décision. Les revendications des magistrats portent sur la rétrocession sans délai des défalcations opérées sur salaire en janvier et février 2014, la correction sans délai des irrégularités contenues dans les nominations prononcées dans la maison Justice en 2013 et 2014 et la mise en place d’un dispositif pour assurer leur sécurité. A dix jours de l’expiration du moratoire, aucune avancée notable n’a été relevée sur ces questions.

De même, le moratoire d’un mois du Collectif des praticiens hospitaliers (Cph) expire le 03 mars 2014. « La seule chose à mettre sous la dent, c’est la rétrocession des défalcations de janvier et de février 2014… », a confié le vice-président du Cph, Léonard Ouinsou. L’opinion publique s’attendait à voir le gouvernement profiter de la trêve pour régler de façon définitive la question des arriérés découlant de l’application des différents arrêtés conformément aux conclusions des négociations des 02, 07 et 09 février 2014.

A 10 jours de l’expiration de ces deux moratoires, le gouvernement ne montre pas sa bonne foi à régler ces différents problèmes posés par l’Unamab et le Collectif des praticiens hospitaliers. Selon les informations, aucune démarche n’est menée en direction de ces deux organisations syndicales pour trouver le bout du tunnel à la crise. Comme à l’accoutumée, le régime en place ne saisit pas les moratoires pour solutionner les problèmes des partenaires sociaux.
Jules Yaovi Maoussi

L’installation de Euloge Akpo au Tpi de Cotonou ce jour s’y ajoute

Sauf modification de dernière minute, Euloge Akpo, président du Tribunal de première instance (Tpi) de Cotonou dont la nomination est contestée par l’Unamab sera installé dans ses nouvelles fonctions ce jour. Un passage en force de l’Exécutif que Michel Adjaka et les siens déplorent.

La trêve accordée par l’Unamab au gouvernement est toujours en vigueur. Mais c’est cette période qu’a choisi l’Exécutif pour programmer l’installation des nouveaux responsables de juridictions qui sont dans le viseur de l’Unamab. Par exemple, le président du Tpi de Cotonou Euloge Akpo, dont la nomination est contestée car moins gradé que le poste pour lequel il est promu, sera installé ce jour.

Cette attitude de l’Exécutif que beaucoup assimilent à de la mesquinerie, n’augure pas d’un climat apaisé dans la maison Justice les jours à venir. Alors qu’on s’achemine vers le 04 avril, date buttoir du moratoire accordé par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) au gouvernement, chose curieuse, on se rend compte que le gouvernement via le ministère de la Justice reste insensible à environ 10 jours de l’expiration de ce délai.

Le préalable exigé n’est nullement satisfait par l’Exécutif. En effet, depuis le 04 mars 2014, date de la dernière Assemblée générale, aucune démarche de négociation n’a été menée par l’autorité de tutelle vis-à-vis du bureau exécutif de l’Unamab, fustige Michel Adjaka. S’indignant de cette attitude du gouvernement, le président de l’Unamab a hier, sur sa page Facebook rappelé que le moratoire vient à expiration le 04 avril 2014, mais aucune rencontre n’a été tenue entre les deux parties.

L’insensibilité du ministre Valentin Djènontin

Alors que le peuple béninois avait salué la décision du moratoire qui en principe devrait permettre d’aplanir les divergences, le Garde des sceaux Valentin Djènontin donne plutôt l’impression de ne s’en être pas préoccupé.

Et pour cause, depuis la tenue de la dernière Assemblée générale de l’Unamab, aucune initiative de sa part pour dénouer la crise latente n’a été prise. Etonnement, on retient, la montée au créneau de l’Association des magistrats du Bénin (Amab) pour saluer les corrections apportées par le Conseil supérieur de la magistrature aux nominations à polémique.
Serge Adanlao

Complication de la situation

Le silence du gouvernement, à 10 jours de l’expiration des moratoires de l’Unamab et du Cph, risque d’inspirer davantage les centrales syndicales à continuer le mouvement en fermant les portes d’un moratoire. Forts de leurs expériences en matière syndicale, Pascal Todjinou, Paul Essè Iko, Dieudonné Lokossou et les autres responsables syndicaux, qui ont une longue expérience en matière syndicale, prédisaient que le Chef de l’Etat ne profitera pas de ces moratoires pour montrer sa bonne foi à trancher une fois de bon la question des revendications des travailleurs.

A l’allure où vont les choses, le Président Yayi Boni est en train de leur donner raison. C’est sûr que les syndicalistes s’en serviront pour durcir la paralysie dans l’Administration surtout dans les écoles publiques où les apprenants et parents d’élèves redoutent de connaître une année blanche. Ainsi, le peuple aurait constaté la mauvaise foi du gouvernement dans la résolution de la crise sociale.

Face à cette situation, on risque d’assister à la paralysie totale de l’administration publique avec le retour probable dans le mouvement de grève des magistrats et des praticiens hospitaliers. Dès lors, le gouvernement serait jugé responsable des conséquences qui découleraient des grèves à divers niveaux. C’est dire que le Chef de l’Etat devra mettre à profit ces moratoires pour sauver les meubles.

JYM

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