Le concours d’entrée à la fonction publique organisé en 2012 a été annulé à l’issue du conseil des ministres qui s’est tenu hier. Ce concours organisé pour renforcer l’effectif du personnel du ministère de la fonction a été fortement décrié par les centrales et confédérations syndicales car il aurait été émaillé d’irrégularité. Après plusieurs années de contestation aussi bien par les syndicats que par la population, le gouvernement a enfin pris la décision de l’annuler afin de calmer la tension sociopolitique qui règne actuellement au Bénin. A peine la nouvelle annoncée, Pascal Todjinou, secrétaire général de la Cgtb et Noël Chadaré, Secrétaire général de la Cosi apprécient la décision du gouvernement.
Pascal Todjinou, Sg/Cgtb-Bénin
« C’est le fruit d’un combat très rude »
« Bonne impression de ma part. C’est une décision de fierté. C’est le fruit d’un combat très rude. C’est le résultat d’un combat à valeur élogieuse. Je suis très satisfait d’avoir mené la lutte pour obtenir cette décision de l’Exécutif. C’est la preuve que nous devons continuer le combat pour des victoires encore plus éclatantes. Je félicite le gouvernement pour avoir enfin annulé le concours frauduleux qui donne matière à réflexion à plus d’un depuis 2013. Mais, ce n’est pas en réalité le gouvernement qu’il faut féliciter. C’est bel et bien, les travailleurs. J’invite par la même occasion, ceux-ci à poursuivre sans faille le combat pour dénoncer tout ce qui ne va pas sur le plan social.
Noël Chadaré, Sg Cosi-Bénin
« Le gouvernement mérite toutes les félicitations de ma Confédération »
« C’est une bonne nouvelle. C’est la décision qui redonne toute la crédibilité aux concours d’entrée dans la fonction publique au Bénin. Parce que, rappelons-le, les pauvres Béninois ont perdu espoir. On se posait même la question de savoir si les enfants de pauvres pourront désormais être admis à un concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat. Mais à travers l’annulation de ce concours, le gouvernement et en particulier, le chef de l’Etat vient de démontrer sa ferme détermination à lutter contre la corruption. En effet, l’Exécutif vient, à travers ce geste salutaire, de choisir la bonne direction, la direction qu’il devrait emprunter depuis fort longtemps pour qu’il n’y ait pas tension sociale dans notre pays. Désormais, on peut être tenté de croire que c’est des critères de mérite et non des critères de connaissance, de parentés, qui seront privilégiés. Et pour ça, le gouvernement mérite toutes les félicitations de ma Confédération syndicale. Cet acte salutaire est apprécié par ma Confédération. Si on veut d’une administration performante, on doit alors recruter en tenant compte des plus méritants et non en comptant sur des connaissances, des parents et amis ; en bref, la mafia. Cette annulation du concours démontre que le gouvernement ne veut pas promouvoir la corruption, ne veut pas encourager des cadres tarés dans les administrations publiques, ne veut pas de la fraude. C’est bien. Mais, c’est également le fruit de notre détermination à aller au bout de nos revendications. C’est pourquoi, je félicite tous les travailleurs du Bénin qui se sont levés comme un seul homme pour dénoncer ce concours frauduleux organisé par le ministère du travail et de la fonction publique au profit du ministère de l’économie et des finances »