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Grève dans le secteur de l’éducation : Le clair-obscur du mouvement syndical
Publié le jeudi 27 mars 2014   |  Educ'Action


Marche
© 24 heures au Bénin par DR
Marche des syndicats sur la Préfecture de Cotonou


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On reprend, ou on ne reprend pas ? Voilà la question du dilemme qui plombe le mouvement syndical jusqu’ici soudé et soumis à un seul mot d’ordre. Après avoir rappelé les divers actes posés depuis le début du débrayage, les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire réunis au sein du Front d’Action des syndicats des trois ordres de l’enseignement ont fustigé l’attitude du Gouvernement qui a laissé perdurer la situation de malaise social au point qu’il tende vers le pourrissement, et dénoncé les intimidations dont ils ont été victimes de la part de certains membres des cabinets des ministères en charge de l’Education et de certains directeurs départementaux et chefs d’établissement. Ils ont néanmoins décidé, « dans l’intérêt supérieur du peuple béninois et après délibération de la Conférence des secrétaires généraux, à la majorité absolue des syndicats présents de suspendre la motion de grève actuellement en cours pour compter du jeudi 20 mars 2014, de prendre le peuple béninois à témoin pour accorder un moratoire de un (01) mois pour compter du vendredi 21 mars 2014 au Gouvernement pour exiger:

1. La rétrocession intégrale des défalcations opérées sur les salaires de 2012 en avril 2014 ;
2. Le règlement définitif de la question de la sédentarisation des enseignants vacataires;
3. La définition par le gouvernement d’un échéancier précis d’application de la mesure de revalorisation de 1,25 de l’indice de traitement au profit des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire;
4. Le règlement des problèmes sectoriels par les ministres des enseignements maternel, primaire et secondaire;
En tout état de cause, le Front prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale et rend le gouvernement responsable des déconvenues qu’engendrerait le non règlement de ses légitimes revendications dans le délai du moratoire et invite les enseignantes et enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire à reprendre les cours pour compter du vendredi 21 mars 2014.
Cette décision du Front a suscité le courroux des autres syndicats qui crient à la haute trahison.
Le non de l’Intersyndicale
Communiqué de l’Intersyndicale des Universités Nationales du Bénin
Par les média publics, privés, audio- visuel, nationaux et même à l'étranger, on apprend que le "Front d'Action des Trois Ordres d'Enseignement" aurait voté l'arrêt de la grève le mardi 18 mars 2014. L'ORTB en fait ses choux gras avec des diffusions à répétition.
Mais du côté des travailleurs en général, des enseignants en particulier, c'est l'émoi, la consternation, l'indignation.
Les enseignants des Unb avec à leur tête l'Intersyndicale, émus par cette annonce et le tapage médiatique machiavélique fait autour, tiennent à exprimer leur réprobation et leur indignation face à cet acte. Ils tiennent à préciser qu'aucun syndicat des UNB n'est affilié à ce "Front dit des Trois Ordres" qui ne concerne que le secondaire et le primaire.
L'amalgame fait sur l'appartenance de l'Intersyndicale au Front avec pour corollaire l'affirmation de la cessation de la grève à l'Université est faux et incongru.
L’Intersyndicale des UNB à sa dernière Assemblée générale hebdomadaire tenue le mardi 18 mars a reconduit la grève pour les 18, 19, 20 mars 2014 avec possibilité de tacite reconduction en cas de non satisfaction puisque le gouvernement reste inflexible sur les revendications essentielles.
Les motifs de la grève ont trait aux violations de la Constitution et des textes réglementaires, à l'insécurité physique des citoyens, aux concours frauduleux de la fonction publique. Nous n'avons pas connaissance que le Front " partagerait ces revendications avec nous. Au demeurant, sa décision d'arrêter la grève, alors même que la majorité des collègues enseignants poursuivent le mouvement, dénote du peu de sérieux de ses responsables que l'Histoire condamnera. "
Non, la grève n'est pas arrêtée dans les UNB, n'en déplaise aux sirènes de mauvaises augures et autres partisans d'un retour à l'autocratie! Non à l'amalgame, la grève se poursuit.
Abomey- Calavi , le 20 mars 2014


Paul Essè Iko crie à la trahison
Abondant dans le même sens, Paul Essè Iko a déclaré ceci « C’est une haute trahison des travailleurs et notamment des enseignants. Moi je viens d’une tournée au cours de laquelle, partout où je suis passé, militants du Front et tous les travailleurs confondus, c’est à l’unanimité qu’ils ont dit qu’il faut poursuivre le mouvement. A Djougou, à Natitingou et à Glazoué, les gens ont dit qu’il faut poursuivre le mouvement. Ce n’est pas concevable, ce n’est pas pensable qu’ils donnent de moratoire au gouvernement. C’est la nature des dirigeants du Front. Ce sont eux qui sont allés vendre nos revendications et nous sommes dans ce pétrin-là. La Cstb estime qu’il n’est pas question d’accorder quelque moratoire au gouvernement. Nous appellerons tous nos militants à la rescousse ».

La réplique de Lucien Glèlè-Langanfin
Face à toutes les invectives et accusations dont il fait objet, le porte-parole du Front des trois ordres de l’enseignement s’explique. « Les gens peuvent faire toutes les affabulations, nous, nous gardons notre calme. Est-ce qu’on peut dire que le porte-parole des praticiens hospitaliers qui a donné un mois de moratoire au gouvernement a pris de l’argent avant de le faire ? Est-ce qu’on peut dire que le secrétaire général de l’Unamab, Adjaka, qui a accordé un mois de moratoire au président de la République a été approché ? Le Front bénéficie d’une autonomie organisationnelle et fonctionnelle. Aujourd’hui, on ne comprend pas que c’est une décision majoritaire. La majorité peut dire révoquer la réunion et on peut en discuter mais quand on sort et on trahit le secret de la délibération, c’est mauvais. Je suis habitué à cette rhétorique, c’est le commérage de vielle femme ». Le porte-parole estime, par ailleurs, que le Front a toujours fonctionné de façon démocratique et la majorité des syndicats a signé le moratoire d’un mois pour le gouvernement et qui a conduit à la suspension du mouvement.

Les élèves prennent part aux revendications syndicales
L’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin a organisé, ce vendredi 21 mars 2014, une marche pacifique sur la Préfecture de Cotonou pour dire « Non à une année blanche». Selon les organisateurs, il n’est pas question que les élèves subissent les dégâts des combats de gladiateurs. Des milliers d’élèves répondant au mot d’ordre de l’union ont pris d’assaut les rues de Cotonou pour exprimer leurs inquiétudes quant à la couleur que semble prendre l’année scolaire. Ils ont invités les autorités à prendre la mesure de l’enjeu et a, en toute dignité et sagesse, prendre les décisions idoines pour sauver l’année scolaire. Il n’y a pas que les élèves qui souhaitent un dégel, le patronat aussi s’invite dans la résolution de la crise.

Un mouvement ferme en dépit de l’implication du Patronat
Sébastien Ajavon, le président du Patronat du Bénin, a tenté de convaincre les syndicalistes à reprendre le chemin du travail. Il a, à cet effet, rencontré les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Sébastien Ajavon qui s’est dit solidaire des revendications formulées par ces derniers, a invité les syndicalistes à suspendre leur mouvement en toute responsabilité pour éviter le chaos aux enfants qui fréquentent encore les écoles béninoises. Mais les partenaires sociaux, tout en appréciant la justesse de la démarche du Patronat, exigent toujours les limogeages du Préfet et du Commissaire central de la ville de Cotonou tout au moins avant d’aviser.

Ulrich Vital AHOTONDJI

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