L’eau, l’électricité et l’internet sont devenus des denrées de luxe pour les Béninois. Du jour au lendemain, des perturbations sont apparues sur les réseaux respectifs de leur fourniture, causant du coup d’énormes désagréments aux populations. L’effet de contamination n’a épargné aucun de ces trois secteurs clés. Visiblement, aucun remède durable à même de venir à bout de cette pénurie qui sévit depuis de longues semaines n’a encore été trouvé. Et les citoyens, désabusés et amers, attendent en vain le miracle qui se fait toujours désirer.
L’eau potable est un produit vital indispensable à toute vie humaine. Sa disponibilité ne devrait pas, par conséquent, souffrir d’une telle défaillance. Du coup, sa rareté ouvre la voie à toutes sortes d’incommodités. Dans ces conditions, le respect des règles élémentaires d’hygiène se trouve compromis>
Et les maladies trouvent ainsi le terrain favorable pour entamer leur œuvre de destruction. Malheureusement, les palliatifs les mieux sollicités par les populations ne sont pas toujours exempts de vices.
Que dire alors de l’électricité dont la production et la distribution ont toujours constitué le talon d’Achille de la société à qui cette charge est confiée. A notre époque, tout Etat qui prend le risque de ne pas en disposer en quantité suffisante, choisit de demeurer sur le quai du développement. Aucun secteur d’activités ne peut prospérer sans l’énergie électrique. Et pourtant, rien n’y fit. Les ménages et les commerçants qui ne peuvent s’offrir le luxe d’un groupe électrogène n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Un malheur ne venant jamais seul, aux grincements de dents suscités par la défaillance de la fourniture de l’électricité et de l’eau potable, s’ajoutent ceux liés aux caprices de l’internet. Une autre denrée dont on ne peut se passer par les temps qui courent. Moyen de communication moderne par excellence, les multiples possibilités de services qu’il offre font cruellement défaut. La vision prônée par les autorités, qui consiste à faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique n’est alors qu’une vue de l’esprit. Rien de plus.
Voilà le piteux état dans lequel se trouve le Bénin aujourd’hui. Privées du minimum, les populations vivent la croix et la bannière. Et le mutisme habituel des associations de consommateurs couplé à l’inertie des gens d’en haut achève de briser les espoirs les plus tenaces. Comment comprendre qu’un pays comme le Bénin qui regorge de tant de cadres aux expertises avérées ne puisse pas mettre en place des mécanismes d’anticipation de telles crises ? Comme on peut déjà s’y attendre, l’amateurisme et l’à-peu-près seront encore mis à contribution pour colmater les brèches. Au regard de ce triste tableau, qui pourra alors affirmer que nous n’avons pas besoin d’une conférence nationale sur le développement ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il serait judicieux de changer dès à présent de disque en faisant appel au génie béninois.