Le gouvernement vient de procéder à l’annulation du concours frauduleux organisé au profit du ministère des Finances en 2012.
Une décision saluée par les centrales syndicales et la société civile béninoise qui pensent que le gouvernement doit fournir un peu plus d’effort pour le dégel total de la crise sociale au Bénin. En attendant, les sanctions du gouvernement sont attendues pour ce qui est des irrégularités notées et confirmées par la commission installée pour vérifier la transparence dans l’organisation dudit concours.
Le gouvernement béninois vient de poser un autre acte en vue du dégel de la crise sociale. Il s’agit de l’annulation du concours frauduleux organisé au profit du Ministère de l’économie des finances (Mef) en juillet 2012. La prise de cette décision en Conseil des ministres le 26 mars 2014 intervient dans un contexte difficile. Cet acte d’annulation du concours frauduleux en effet, est enregistré au lendemain de la marche pacifique des travailleurs et la société civile le 25 mars dernier sur la préfecture de Cotonou pour exiger principalement le limogeage du préfet de l’Atlantique, Placide Azandé et du commissaire de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou.
Ceci fait partie des trois principaux points inscrits sur la plateforme revendicative des confédérations et centrales syndicales, signataires de la motion de grève en cours au Bénin, outre la rétrocession des défalcations de 2012 et 2014 et l’annulation du concours frauduleux au profit du Mef en 2012. Bien avant cette marche, une commission dirigée par Moïse Mensah a été commise pour étudier les faits soulevés par les travailleurs.
Elle a finalement déposé son rapport. Le contenu de ce document, la persistance de la grève et la manifestation des travailleurs du 25 mars dernier ont finalement fait fléchir le gouvernement qui a décidé d’annuler le concours incriminé, et tous les autres organisés dans les mêmes conditions au Bénin Selon le ministre de la Communication Komi Koutché, le gouvernement a fait le nécessaire pour satisfaire les travailleurs. Pour pascal Todjinou, cette annulation est le fruit d’un combat très rude.
« Je suis satisfait d’avoir mené cette lutte pour obtenir cette décision de l’exécutif que je félicite », a-t-il précisé. De son Côté, Noël Chadaré a exprimé toute sa joie au gouvernement pour l’acte posé. Laurent Mètognon considère qu’il faudra aller loin afin de punir tous les auteurs des irrégularités constatées.
Rappel
En effet, le ministère de la fonction publique a organisé un concours en juillet-août 2012 pour le recrutement de quelques 400 agents au profit des différents services de l’Administration des finances. Dès la proclamation des résultats en décembre 2012, des voix se sont élevées pour dénoncer des cas de fraudes soupçonnant les organisateurs d’avoir opéré au moins une substitution de nom.
Une contestation faite par l’une des candidates a révélé le pot aux roses. Plusieurs cas ont été mis à nu en son temps. Dans l’opinion, on a crié à la fraude et à la mascarade. Des marches de protestation, sit-in, grèves ont toutes été étouffées dans l’œuf. Une commission a été mise sur pied au premier trimestre 2013 pour faire la lumière sur les circonstances de l’organisation de ce concours. Présidée par Amos Elègbè, Conseiller spécial aux affaires politiques du Chef de l’Etat, cette commission n’a jamais produit de rapport.
Le gouvernement peut mieux faire !
A présent que le gouvernement a procédé à l’annulation pure et simple dudit concours, il va falloir détecter les auteurs des irrégularités incriminées et pouvoir les sanctionner. Ce serait un autre acte posé pour prouver la bonne foi du gouvernement et par là, montrer aux responsables américains du Millénium challenge corporation, que le Bénin peut mériter un second compact du Mca (Millénium challenge account).
Le gouvernement pourra-t-il poursuivre sa marche de lutte contre la corruption ? C’est là la grosse interrogation. Ce qui est certain, c’est que ce geste d’apaisement fait par le gouvernement est apprécié à sa juste valeur par les syndicalistes qui ne réclame maintenant plus que le limogeage de Placide Azandé et Pierre Agossadou. Le gouvernement restera-t-il inflexible à ce sujet?