L’annulation de tous les concours de la fonction publique organisés dans la même période que celui au profit du Ministère de l’économie et des finances (Mef) objet de polémique et de contestation de la part de la société civile et le relèvement de ses fonctions du Dg/Sbee, Marius Hounkpatin pour lui permettre d’aller laver son honneur devant le tribunal. Ce sont là, les deux grandes décisions issues du dernier conseil des ministres et sur lesquelles le ministre de la communication, Komi Koutché a entretenu hier, la presse, à Azalaï hôtel de Cotonou.
D’abord au sujet du concours au profit du Mef où dans un premier temps l’admission de 432 agents a été entérinée, le ministre Koutché a fait comprendre qu’un gouvernement responsable ne prend pas des décisions pour faire plaisir à une partie du peuple, mais sur des bases solides. « Ce concours a ébranlé l’unité nationale.
C’est pourquoi le chef de l’Etat a mis sur pied une commission indépendante composée de personnalités ayant fait leurs preuves comme le professeur Paulin Hountondji, le Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moïse Mensah, l’Ige, Alidou Koussé etc. La commission a fait son travail et produit son rapport », a-t-il commencé. Et sur sa lancée, le ministre Koutché a donné les raisons ayant conduit à l’annulation non seulement du concours au profit du Mef mais de tous les concours au cours de la même période.
La légalité a triomphé
Ainsi, des explications du conférencier du jour, il est à retenir que les raisons de l’annulation se fondent sur des insuffisances d’ordre juridique, notamment la violation de la loi portant statut des agents permanents de l’Etat car, a-t-il laissé entendre, les concours doivent être ouverts par un arrêté interministériel et quatre mois avant leur tenue. Dans le cas de celui du Mef, au dire du ministre Koutché, l’arrêté a été signé la veille.
Du rapport de la commission, il a été aussi noté selon les confidences du ministre Koutché, des irrégularités dans la formulation de certaines épreuves et dans la proclamation des résultats. Au total, a fait constater le conférencier, il y a eu plusieurs irrégularités. Et au ministre de donner la sentence sur ce dossier : « Soucieux de la légalité, le gouvernement a décidé d’annuler tous les autres concours en vue de meilleures organisations avec une commission indépendante qui sera mise en place ».
L’autre chose à retenir, toujours par rapport au concours à polémique est la substitution de nom. Sur ce volet, le ministre Koutché a soutenu que c’est à la saisie que le nom de la dame qui est à l’origine de la polémique s’est retrouvé sur la liste. « Il y a vice de forme.
Car après vérification, c’est bien celui dont le directeur du recrutement, Garba Yaya a substitué le nom qui est admis. Nous ne devons pas cultiver l’idée que tout le monde est coupable avant les enquêtes et s’il avait été coupable, c’est sans état d’âme que j’allais renoncer à sa nomination en tant que mon directeur de cabinet. Le gouvernement a pris l’option de jouer la carte de l’apaisement. Il n’y a pas de victoire. C’est la légalité qui a triomphé », a-t-il affirmé. Mais, il n’a pas oublié de présenter ses compassions à ceux qui ont honnêtement réussi aux différents concours annulés.
« Les moyens engagés ne sont pas au dessus du respect de la légalité et de l’unité nationale », a-t-il ajouté avant de se prononcer sur la crise sociale et sur les négociations avec les centrales et confédérations syndicales dont un des points de revendication est l’annulation du concours au profit du Mef. « Pour aller en discussion, chacun vient avec ses exigences. Le gouvernement a fait plusieurs pas de géant. Les syndicalistes doivent maintenant empêcher à nos enfants, une année blanche », a-t-il souhaité.
Yayi ne peut pas tirer sur un cadavre
Abordant le second point de sa sortie médiatique relatif au dossier Sbee, le ministre Koutché a tenu à laver l’honneur du chef de l’Etat, Boni Yayi suspecté dans les écrits d’un canard de la place d’avoir fait décaisser deux milliards des caisses de la Sbee. « Il n’y a jamais eu une affaire comme cela. Ça fait huit ans que Yayi est là et les actes de prévarication n’ont jamais été dans ses pratiques », a servi le ministre Koutché qui a profité de la tribune pour donner quelques notions de déontologie.
« Nous devons apprendre à respecter nos institutions. Le journaliste avait-il besoin de salir notre pays et de poser un acte aussi grotesque pour montrer qu’il y a mal gouvernance à la Sbee. Pour ceux qui le savent, Yayi s’est transformé à un moment donné à un agent de recouvrement de la Sbee et ce n’est pas sur un cadavre qu’il ira tirer », a martelé le porte-voix de l’Exécutif tout en commentant le mea culpa du journaliste qui, dans un autre article est revenu sur ses écrits et a affirmé qu’il n’avait trouvé d’autres moyens d’attirer l’attention du chef de l’Etat que d’orienter son écrit de cette façon.
En ce qui concerne le sort du Dg Marius Hounkpatin, il a juste noté que la justice s’est saisie de l’affaire et les enquêtes sont en cours et donc, a-t-il été suspendu de son poste pour lui permettre de se mettre à la disposition de la justice. Toujours par rapport à l’affaire Sbee, le ministre Koutché a balayé du revers de la main l’implication d’autres autorités au sommet de l’Etat. « Ce n’est que des rumeurs ! », a-t-il tranché. Pour finir, le ministre a parlé des réformes engagées au niveau du ministère de la communication et des Tic.
Là, l’ouverture du capital de Libercom et le passage au numérique en 2015 ont fait partie des préoccupations du ministre Koutché. « C’est difficile d’avoir un réseau Gsm déficitaire et Libercom l’est de façon chronique. C’est pourquoi nous avons ouvert le capital…Nous n’allons pas rater le rendez-vous de 2015 pour le numérique ! », a-t-il conclu.