En fin de semaine écoulée, le ministre en charge de l’énergie, après une visite à la Centrale électrique de Maria-Gléta, est monté au créneau pour dénoncer la sous-exploitation de cette unité de production de l’électricité dont les Béninois ont tant besoin aujourd’hui pour être soulagés du rude délestage. La sous-exploitation de la centrale, après un constat sur le terrain, est réelle, mais cela incombe au gouvernement. Le ministre Barthélémy Kassa devrait le savoir.
Qu’un ministre du gouvernement, de surcroît celui chargé de l’énergie, s’étonne que la Centrale électrique de Maria-Gléta soit sous-exploitée, paraît incompréhensible. Puisqu’il savait que c’était le cas. Effectivement, la centrale n’est pas exploitée comme cela se doit, malgré le déficit énergétique dont le Bénin souffre actuellement. Vendredi 28 mars 2014 aux environs de 18 heures 30mn, nous sommes allés voir ce qui se passe réellement à la Centrale électrique de Maria-Gléta. Une centrale qui a coûté plus de 35 milliards au contribuable béninois mais qui, pour le moment, est loin de combler, avec sa capacité, le déficit énergétique béninois. Ladite centrale, en dehors de l’unité 3 qui a connu une explosion il y a quelques mois, est entièrement réceptionnée par l’Etat béninois et exploitée par la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Cette dernière y a installé une équipe chargée du fonctionnement et de l’exploitation. La coordination et la mise en marche des unités relève d’un technicien de la CAI, structure qui a installé la Centrale. Désormais propriétaire des 7 unités de la centrale, en attendant la dernière, il revient à l’Etat béninois, via la Sbee, de les exploiter comme il veut. La centrale fonctionne au fuel JET A1 et au gaz naturel. Mais ce dernier n’est pas disponible sur le site. Pour le moment, pour atténuer le délestage, le gouvernement béninois exploite la centrale au fuel JET A1. Pour les techniciens de la Sbee sur place, l’utilisation du JET A1 coûte trop cher. Pour 1 kilowattheure, le coût de production est d’environ 240 F Cfa contre 45 F Cfa pour le gaz naturel. Malgré tout, pour « soulager » les peines des Béninois, le gouvernement a décidé de faire fonctionner la centrale au fuel, en attendant le gaz naturel. Seulement, il ne subventionne l’alimentation au fuel JET A1 que pendant 4 heures par jour. Autrement, les responsables de la Sbee et de la CAI sur place ne peuvent produire de l’électricité que pendant 4 heures par jour sur ordre de la Sbee. Ils ne peuvent exploiter que cinq (05) unités sur les sept (07) présentement fonctionnelles. Ainsi, l’assurance exploitation contractée par le gouvernement ne couvre que le fonctionnement de cinq unités et pendant 4 heures par jour. Une unité produisant au bas mot 8,5 mégawatts, le total de la production journalière des cinq est vite fait. Il est loin des comptes pour compenser le déficit énergétique.
La vérité à savoir
Ce vendredi 28 mars 2014, nous avons eu la chance d’assister à la mise en service de trois unités de la centrale après l’ordre de la Sbee. Nous en étions là quand une délégation de la présidence de la République, accompagnée du nouveau Directeur général de la Sbee, est venue s’enquérir des conditions de l’exploitation de la Centrale. Dans les explications, les techniciens sur place ont mis en service une quatrième unité de production. Autrement, le gouvernement, notamment le ministre en charge de l’énergie, sait bien à quelle hauteur est sollicité le concours de la Centrale de Maria-Gléta dans cette crise énergétique. A cause du coût de production élevé avec le JET A1, le gouvernement ne subventionne la production que pour 4 heures par jour. Il est envisagé d’aller à 6 voire 7 heures par jour, avons-nous appris à Maria-Gléta. Malheureusement, cette vérité n’est pas dite aux populations.