Malgré les méfaits présumés dont le gouvernement l’accable, l’ex-Directeur général de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) s’est tiré d’affaire. Marius Hounkpatin a recouvré hier sa liberté après une semaine de garde à vue à la Police judiciaire. Ne jugeant pas illégale sa gestion, la justice à travers le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou ne l’a pas retenu dans les liens de la détention préventive, de même que quatre de ses collaborateurs. Et pourtant, l’Exécutif rêvait des poursuites pénales contre eux pour leur demander des comptes.
Déféré devant la justice hier lundi 31 mars 2014, soit pour répondre de sa présumée mauvaise gestion de la Sbee, soit pour s’expliquer au sujet de l’affaire des deux milliards qu’il aurait fait décaisser au profit des voyages du chef de l’Etat, Marius Hounkpatin, précédemment Directeur général de l’entreprise a été libéré. Quatre de ses collaborateurs interpellés au même titre que lui ne feront pas également l’objet de poursuites pénales, du moins pour le moment. Après sept jours de garde à vue, ils ont été relaxés par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou. L’idée d’amener la Justice à leur demander des comptes en engageant des actions à leur encontre a été jusque-là soutenue par l’Exécutif. Mais cela n’a pas fait son chemin, comme le ministre de l’Energie, Barthélémy Kassa l’a fait croire au cours de sa conférence de presse hier dans les locaux de son ministère. Si Marius Hounkpatin a été longtemps montré par sa tutelle comme un mauvais gestionnaire, son sort a été confié à la justice, qui en cas de confirmation des infractions dont on l’accuse ne devrait pas le laisser tranquille. En dehors du désormais ex-Dg de la Sbee, quatre hauts fonctionnaires de la société (le Directeur du patrimoine et des affaires juridiques, le Directeur de la comptabilité et du budget, le chef Cellule de passation des marchés publics ainsi que l’un des collaborateurs de l’ancien Dg) se sont retrouvés sur le banc des accusés. Et pourtant, aucun d’eux n’a été mis en cause par la justice. A la fin de leur comparution, les soupçons de ci ou de ça, comme l’a souligné le ministre Barthélémy Kassa n’ont pas été transformés en infractions. Les faits qu’on leur reproche ne sont pas constitués. A partir de ce moment et quelque soit le dossier, leurs poursuites ne sont plus à l’ordre du jour. Les enquêtes de la Police nationale qui ont duré sept jours ne ressortent pas explicitement les manquements graves dans l’exercice de leur profession. Selon des informations proches des intéressés, l’affaire des deux milliards et autres est classée sans suite. Ce qui met Marius Hounkpatin et les autres à l’abri d’un rebondissement ou encore de toute déconvenue quand le gouvernement tentera de reprendre du poil de la bête. Par ailleurs, il faut préciser que l’état de santé de Marius Hounkpatin ne s’est pas encore rétabli complètement. Il est retourné dans un centre de santé pour se faire soigner.
