La fin du cauchemar pour les enfants est désormais conditionnée au départ du Préfet Atlantique Littoral Placide Azandé. Les Centrales et Confédérations syndicales tiennent par ce bout pour justifier l’année blanche. Ce faisant, ils portent la charge à l’autorité.
Beaucoup se confortaient dans l’assurance que les Centrales et confédérations allaient reculer face au spectre de l’année blanche. Mais le constat pousse à admettre l’hypothèse contraire. Pascal Todjinou et ses camarades sont visiblement prêts pour l’épreuve. Ils ne le cachent plus dans leurs différentes interventions.
On pensait jouer sur leur sensibilité mais ils sont carrément insensibles car ils estiment que la douleur de la répression du 27 décembre est encore vivace et qu’il faudra sanctionner le Préfet pour panser leur plaie. Le nouveau slogan trouvé est donc ‘‘la tête du Préfet Azandé ou l’année blanche’’. En d’autres termes, ils affirment que c’est le Préfet qui détient entre ses mains l’avenir des milliers d’apprenants du Bénin. S’il s’accroche, il aura consenti délibérément à invalider l’année scolaire. Mais s’il est limogé ou s’il décide de démissionner, il aura sauvé l’année.
Donc les partenaires sociaux ont trouvé la stratégie pour faire porter la charge au Préfet Azandé. Pour Pascal Todjinou, le Préfet n’est pas dans la logique d’apaisement. Il a choisi de boycotter leur marche du mardi en envoyant une autorité les recevoir. C’est à l’en croire un manque de considération des travailleurs. Le gouvernement de son côté n’est pas prêt à satisfaire ce point et demande à la justice de faire son travail. La barque est sur le point de chavirer et dans un sens comme dans l’autre chacun des acteurs en sera tenu pour responsable.
Stratégies pour stratégies
Les partenaires sociaux réussissent dans la stratégie de pression et tentent de pousser le gouvernement à bout. Celui-ci cède mais refuse de reculer sur les questions de limogeage et des 1.25. Il refuse de répondre à la rue et demande aux Centrales et Confédérations de poursuivre comme elle ont bien commencé les procédures judiciaires afin de situer les responsabilités. Il estime d’ailleurs qu’il a déjà trop fait et demande aux travailleurs de consentir cette fois-ci au sacrifice en demandant à leurs militants de reprendre les classes. Les syndicats de leur côté font davantage bloc et refusent de reculer. Ils pensent faire bouger le gouvernement sur ce point et brandissent le spectre de l’année blanche.
Qui a raison ? qui a tort, on ne peut trancher. Mais une chose est sûre, les revendications ont désormais emprunté un détour subjectif. Doit-on exiger que le Préfet démissionne pour le bonheur de ces âmes placides qui ont droit à l’instruction ou doit-on demander aux travailleurs de consentir d’oublier la blessure du 27 décembre pour sauver l’école ? Toute la question est là.