Tentative de décrispation de la tension sociopolitique : Yayi Boni n’est pas allé jusqu’au bout #aCotonou

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Tentative de décrispation de la tension sociopolitique : Yayi Boni n’est pas allé jusqu’au bout

Publié le jeudi 3 avril 2014 | Le Matinal

© APA par Saliou Amah
Visite d`amitié et de travail du président Yayi Boni à Abidjan
Mardi 11 Mars 2014. Abidjan. Dans le cadre de la visite d`amitié et de travail, qu`il effectue en Côte d`Ivoire, le président béninois Yayi Boni a été reçu en audience par son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Ph : Yayi Boni

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- 1/4/2014

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Activités du chef de l`Etat 2014

Il y a quelques jours, le Président Yayi Boni s’est rendu au domicile du leader de l’Union fait la Nation (Un), Bruno Amoussou, et de l’ex-présidente de la Renaissance du Bénin (Rb), Rosine Soglo pour tenter d’apaiser la tension sociopolitique. Mais après avoir rencontré ces personnalités plus rien. Plusieurs acteurs non négligeables tels que Me Adrien Houngbédji, les membres du clergé et d’autres acteurs politiques de l’arène sociopolitique nationale.

« Alléluia ! Yayi a enfin engagé le processus de réconciliation nationale avant la fin de son mandat en 2016. C’est une démarche salutaire (Ndlr)…. ». C’est ce qu’ont déclaré plusieurs milliers de Béninois à la suite de la visite rendue au président de l’Union fait la Nation (Un), Bruno Amoussou, et à l’ex-présidente de la Renaissance du Bénin, Rosine Soglo, par le Chef de l’Etat, le 10 mars 2014 à Cotonou.

Pour beaucoup, le Président de la République avait enfin compris qu’il faut tendre la main à ses adversaires à divers niveaux dans le cadre de la décrispation de la tension sociopolitique nationale. Mais, c’était sans connaître le système de fonctionnement du régime en place dont les bonnes initiatives ne vont jamais à terme.

Plus de deux semaines après les premiers pas dans la mise en route de cette initiative saluée par plus d’un, c’est le statu quo. Ainsi, le peuple s’attendait à voir le Chef de l’Etat au domicile de Me Adrien Houngbédji, un acteur clé de la classe politique nationale. Pour avoir été le principal challenger du Président Yayi Boni (2ème à l’élection présidentielle de 2006 et de 2011), le leader des ‘’Tchoco-tchoco’’ demeure un acteur important dans l’apaisement de la tension sociopolitique.

D’ailleurs, lors du dernier Conseil national du Prd à Ifangni dans le département du Plateau, il a insisté sur l’ouverture du dialogue politique par le gouvernement. C’est curieux que le Président Yayi Boni n’ait pas rencontré Houngbédji qu’il a pourtant proclamé ‘’Grand homme d’Etat’’, le 1er août 2012 sur les chaînes de télévision locales.

En dehors du leader du Prd, il y a Abdoulaye Bio Tchané qui a obtenu 7% des suffrages exprimés à l’élection présidentielle de 2011. Pour la plupart des Béninois, le Chef de l’Etat devra saisir cette période pour faire la paix avec son ancien principal challenger à la dernière élection présidentielle dans le septentrion. D’autres députés tels que Candide Azannaï, Bani Samari, antirévisionnistes de la Constitution du 11 décembre 1990, devraient être aussi associés au processus de réconciliation nationale.

Le cas du Clergé

Mais, le comble, pour le peuple, est pratiquement la mise en parenthèses par le gouvernement du Clergé béninois pendant cette période de crise. On se rappelle que l’Eglise catholique a joué un rôle dans l’avènement du renouveau démocratique au Bénin à travers la participation active de feu Monseigneur Isidore de Souza à la conférence nationale de février 1990.

En 2005, c’est le Clergé, avec à sa tête feu Bernardin Cardinal Gantin, qui a sauvé le Bénin d’une année blanche sous le régime du Général Mathieu Kérékou. C’est une composante importante du corps social non négligeable que le Chef de l’Etat devra rencontrer pour décrisper la tension sociale, même si elle a déjà affiché sa position contre la révision opportuniste de la Constitution.

Le régime en place doit véritablement œuvrer pour le dégel en incluant tous les acteurs de la vie sociopolitique béninoise. C’est ce que d’aucuns appellent ‘’dialogue inclusif’’ ou assises nationales. Le Chef de l’Etat est alors invité à se mettre au-dessus de la mêlée pour apaiser les uns et les autres. Sinon, il risque de laisser de tristes souvenirs dans la mémoire des Béninois après 2016.

Jules Yaovi Maoussi

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