Il y a un mois, le gouvernement béninois était content d’accueillir la cascade de moratoires de certains travailleurs grévistes. L’Unamab, le Syntrajab, les praticiens hospitaliers avaient provisoirement mis de l’eau dans leur vin. Mais le dégel obtenu ira-t-il au-delà des périodes des moratoires ?
Un à un, les moratoires arrivent à leur terme. Celui de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) expire ce vendredi 04 avril 2014. Le Collectif des praticiens hospitaliers l’avait également décidé dans la même période. Son moratoire est aussi arrivé à terme. A l’époque, le dégel librement voulu par ces corps de l’administration publique béninoise reposait sur des considérations spécifiques et communes. Les praticiens hospitaliers ont suspendu leur mouvement qui durait depuis octobre 2013 après la signature, le 28 février 2014, des trois arrêtés d’application du décret portant création du corps des praticiens hospitaliers spécialistes. Considérant la décision du Chef de l’Etat de rétrocéder les défalcations opérées sur les salaires pour fait de grève et rassurés par la ministre de la santé que leurs revendications seront entièrement vidées, les praticiens hospitaliers ont mis un frein à leur mouvement. Seulement, ils avaient donné un moratoire d’un mois au gouvernement pour qu’il joigne l’acte à la parole, au risque de voir la grève reprendre de plus belle. «L’Assemblée générale se réserve le droit de reprendre le mouvement de grève en cas de non satisfaction au bout du délai d’un mois…», avaient menacé les praticiens hospitaliers. Idem du côté de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Son assemblée générale du 4 mars 2014 a décidé de suspendre la grève et de laisser jusqu’au vendredi 04 avril 2014 au gouvernement pour concrétiser les mesures de sécurité promises et parachever le processus de correction des irrégularités notées dans les nominations. «Passé ce délai, l’Assemblée Générale donne pleins pouvoirs au Bureau Exécutif pour reprendre le mouvement de grève», avaient conclu les camarades du président Michel Adjaka. Du coup, l’horizon s’était un tant soit peu éclairci pour le président de la République et son gouvernement. Mais Boni Yayi et ses ministres devraient satisfaire, dans ces délais, les autres revendications en instance. Qu’ont-ils fait pendant un mois ? Du côté des magistrats, il n’y aurait pas eu d’avancée comme l’Unamab l’aurait voulu, même si de petits pats ont été posés par le gouvernement à travers le ministère de la justice. Ce qui est sûr, c’est l’heure du bilan au niveau de ces différents corps. Les praticiens apprécieront ce qui a été fait à leur profit pendant le moratoire. L’Unamab est en assemblée générale ce jour. Leurs décisions sont attendues.