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La Nation N° 5961 du 4/4/2014

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Gouvernance locale : La fragilisation de la gouvernance locale
Publié le vendredi 4 avril 2014   |  La Nation


Élections
© Autre presse par DR
Élections au Bénin


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L’organisation régulière et à bonnes dates des élections participe de la vitalité de la démocratie dans un pays. Déjà, plus d’un an que le renouvellement des Conseils municipaux et communaux, ainsi que des Conseils de village et des quartiers de ville attend. Outre le signe d’une fragilisation de la gouvernance locale sur fond de menaces pour le développement à la base au Bénin, cette situation porte entorse aux trois premières années que le président Boni Yayi s’apprête à boucler dimanche 6 avril prochain au titre de son deuxième mandat.


Par Maurille GNASSOUNOU


Depuis la mise en place des Conseils municipaux, communaux et ceux des villages et quartiers de ville, suite aux premières élections locales de décembre 2002, le processus de la décentralisation ne devrait plus rencontrer de difficultés.
Aussi, a-t-il surtout permis aux communes de vivre de nouvelles réalités essentiellement marquées par une autonomie financière et juridique, puis d’avoir des domaines de compétences plus élargies. La décentralisation a en effet donné des pouvoirs aux élus locaux qui ont désormais à charge la destinée de leur localité.
De nombreuses initiatives et actions ont été entreprises par ces élus, pour permettre aux membres de leur communauté de bénéficier de biens publics locaux et de diverses prestations de services essentiels. A la recherche d’autres sources de financement pour favoriser leur développement, la plupart des communes ont dû nouer des relations de partenariat et de coopération décentralisés avec des villes et / ou communes des pays du Nord. Malheureusement, les axes principaux tels que l’appui institutionnel, l’appui à l’investissement, les échanges culturels et sportifs et le développement local autour desquels, la plupart de ces partenariats ont été passés, pourraient être remis en cause.
En effet, le mandat de leurs Conseils municipaux ou communaux et des Conseils de village ou de quartiers de ville élus le dimanche 20 avril 2008, à l’occasion des deuxièmes élections, est arrivé à son terme depuis avril 2013. Il y a donc un an que ces élections devraient être organisées pour procéder à leur renouvellement.
Du coup, ce sont environ 27 495 conseillers dont 1 435 municipaux et communaux et 26 060 des villages ou quartiers qui sont désormais dans une situation qui entache tant soit peu leur légitimité.
Conscients que leur mandat de cinq ans, conformément aux dispositions de l’article 86 de la loi n°98-006 du 09 mars 2000 portant régime électoral communal et municipal en République du Bénin, est arrivé à terme, quel crédit voudrait-on que les partenaires avec lesquels ils sont liés dans le cadre de la coopération décentralisée, continuent de leur accorder ?

Une question de crédibilité

Le grand retard que ces élections locales mettent à être organisées, n’est certainement pas pour leur plaire. Préférant avoir face à eux des interlocuteurs qui tirent leur légitimité des suffrages régulièrement exprimés par leurs populations, cet état de choses peut influer sur la volonté de certains de leurs partenaires à continuer par s’engager réellement à leurs côtés.
Loin de la mettre sous le sceau du toilettage de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) auquel il fallait d’abord procéder avant de les organiser, une telle situation n’honore certainement pas la démocratie béninoise et les trois ans que le chef de l’Etat, Boni Yayi bouclera le 6 avril prochain, au terme de son deuxième mandat à la tête du pays.
En dépit des efforts déployés par les ministres de la Décentralisation, de la Gouvernance locale, de l’Administration et de l’Aménagement du Territoire (MDGLAAT) qui se sont succédé ces trois dernières années, c’est à croire que la question du développement à la base a été reléguée au second plan.
Et pourtant, lors de son investiture le 6 avril 2011 pour son deuxième mandat, le président de la République avait réaffirmé son engagement à mettre un accent particulier sur la question du découpage territorial pour renforcer la décentralisation et la déconcentration.
Son souci était de transformer les communes en des pôles de développement et de création de richesses, ainsi qu'en des cités de bien-être pour les populations.

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