Il faut bien autour du Président élu, une équipe composée d’hommes et de femmes à même d’impulser le développement attendu. Mais pas n’importe qui, il faut sélectionner et appeler aux affaires ceux qu’il faut vraiment à la place qu’il faut. Mais dans le choix des acteurs qui doivent composer l’équipe, bien de considérations entrent en ligne de compte et d’aucuns pensent qu’il faut plus de technocrates que de politiques, ou vice versa. Que faire pour une option judicieuse ?
La question est diversement appréciée selon qu’on en ait quelque expérience ou vécu des déceptions. Deux camps se partagent les différentes options y liées mais il convient ici d’en apporter des clarifications qui permettent de faire la part des choses.
« L’homme est un animal politique », dit-on souvent. C’est pourquoi, il est difficile de concevoir l’entité homme en la dissociant de l’activité politique. Evoluant dans la société humaine, il doit s’impliquer dans l’activité sociale d’une manière ou d’une autre, soit en apportant sa contribution intellectuelle ou donnant la pleine capacité de ses élans tendanciels.
Lorsque nous observons l’univers politique national, nous constatons aisément que ceux qui sont appelés aux affaires pour gérer le pouvoir aux côtés du Chef de l’Etat ne sont pas d’emblée des hommes politiques à l’origine ; ils deviennent tels en s’impliquant dans la gestion de la cité. Leur rôle étant aussi de conduire la politique de l’Etat dans tel ou tel autre domaine. A priori, il est même difficile voire complexe de vouloir dissocier aujourd’hui le politique du technocrate. Tous les ministres de ce gouvernement incarnent les deux qualités : politique et technocratie.
Les critères qui président au choix du chef respectent un certain profil mais ce qui le rend visible est surtout l’engagement dans l’animation de la vie publique donc politique. Parfois, le technocrate identifié ne vient pas aux affaires par hasard, il est le produit d’un politique qui le promeut, bénéficiant du crédit du chef. Et le technocrate, en exerçant le pouvoir délégué, devient par la force des choses, politique parce que respectant des directives qui l’obligent à sortir du cadre restreint de sa formation technique et professionnelle.
Ce qu’il faut déplorer dans tout cela, c’est le déficit criard profil/ poste.
Mais il faut reconnaitre que tout cadre, qui veuille s’intéresser au développement de son pays, doit forcément aller s’abreuver à la source puisque son action pour être acceptée et portée par le régime, est contenue dans un cadre général qu’on appelle la politique. C’est tout naturellement que les technocrates s’intéressent à la gestion de la cité, à la politique et devient lui-même politique son corps défendant.
Dissocier le politique du technocrate ou le technocrate du politique est un vain exercice.
Il est de plus en plus annoncé que le prochain gouvernement comporterait plus de technocrates que de politiques. Comment ? C’est même mieux pour une nation de composer avec des gens qui ont une certaine connaissance du pouvoir, de la gestion de la cité qu’un cadre qui s’improvise dans cette gestion et qui devient une plaie, un chiendent social, et pour le pouvoir, et pour la société dont il prétend défendre les valeurs.