Front d’action des syndicats des trois ordres de l’Enseignement : Le conflit entre les responsables bas son plein (L’élection du nouveau bureau prévue pour le 8 avril)
Depuis la suspension du mouvement de grève par le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement, les chefs de file de cette organisation ne s’entendent plus. Le spectre de la division a eu raison d’eux. Certains continuent d’œuvrer pour l’arrêt de la grève et d’autres pour la poursuite du mouvement jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications. Le tout dans un désordre inouï
Point n’est besoin de douter encore. La division a gagné le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement dont certains membres ont accordé un moratoire d’un mois au gouvernement. Face à ce groupe, il y a ceux qui ont opté pour la ligne dure remettant en cause cette décision. Ils sont dans la logique d’un bras de fer avec le gouvernement. Pour eux, rien ne peut émousser leur ardeur à poursuivre la grève. D’ailleurs au lendemain de l’annonce de la suspension du mouvement de grève par le Porte-parole du Front, Lucien Glèlè Langanfin, ils ont ouvertement dénoncé cette décision, la qualifiant d’acte de trahison. Ils ont choisi de s’aligner derrière les Centrales syndicales qui maintiennent le mot d’ordre de grève. Depuis lors, ils ont pris la responsabilité de déclencher au nom du Front des mouvements de débrayages. La preuve, le 20 mars 2014, ils se sont rencontrés à la Bourse du travail pour afficher leur engagement à poursuivre la paralysie. Le samedi 31 mars 2014, pendant que le Porte-parole du Front est toujours maintenu à son poste, ils ont renouvelé la motion de protestation de 72 h à compter du mardi 01er avril. Au regard de ces évènements qui entachent la cohésion du Front, on pourrait affirmer qu’il y a désormais deux ailes au sein de l’organisation.
Désordre et confusion
Le renouvellement de la grève du Front le 29 mars 2014 par l’aile dure confirme la confusion qui règne dans le regroupement. En effet, ce sont les partisans de la poursuite des actions qui ont renouvelé la motion de grève, en mettant en minorité l’aile conduite par le Porte-parole du Front. A la question de savoir les raisons pour lesquelles ils agissent ainsi, ils ont confié qu’ils ne reconnaissent plus Lucien Glèlè Langanfin comme leur interlocuteur. « Langanfin n’est plus notre Porte-parole. Nous n’avons plus de représentant. Nous avons décidé de prendre notre responsabilité en renouvelant la motion de grève. Tant que nous n’aurons pas entière satisfaction à nos revendications, nous allons toujours poursuivre la grève » a fait savoir le trésorier du Front, Maxime Okoundé. Pour le secrétaire général de l’Unes-Benin, Charles Gnamey Kouassivi, il n’y a pas d’amalgame ni de confusion par rapport à celui qui doit prendre la décision au nom du Front. Il soutient que le mandat de Langanfin est terminé depuis 6 mois et que ce sont eux les contestataires qui doivent prendre la relève. « Etant donné que nous sommes dans une crise, nous avons laissé Langanfin continuer son mandat en attendant que nous renouvelions le bureau. On pensait qu’il allait prendre de bonnes décisions en notre nom. Mais hélas, il nous a déçus. Donc nous avons décidé de prendre nos responsabilités en poursuivant la paralysie » a-t-il informé.
08 avril 2014, élection du nouveau bureau
Sauf décision contraire, tous les militants du Front éliront le mardi 8 avril 2014 leurs nouveaux responsables. Selon Charles Gnamey Kouassivi, c’est le Porte-parole du Front Lucien Glèlè Langanfin qui a lui-même pris l’initiative. Dans ses propos, il a précisé qu’une invitation a été en bonne et due forme envoyée à tous les secrétaires généraux des syndicats affiliés au Front. Mais en attendant ce jour, a-t-il poursuivi, des tractations se mènent pour permettre à certains anciens responsables d’être cooptés. « Ils s’amusent. Aucun d’entre eux ne sera réélu. Ils nous ont trahis et nous allons les sanctionner. Malgré tout ce qu’ils vont faire, nous allons les remplacer le 8 avril prochain » a-t-il conclu.