Célébration de la troisième année du mandat présidentiel : Des Béninois ont fêté l’insuccès de Boni Yayi #aCotonou

Politique

Célébration de la troisième année du mandat présidentiel : Des Béninois ont fêté l’insuccès de Boni Yayi

Publié le lundi 7 avril 2014 | La Presse du Jour

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Sommet de l`UA: les chefs d`Etat et de gouvernement du continent planchent sur des questions d`actualité comme la crise malienne
Samedi 14 Juillet 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président de la République de Cote d`Ivoire, SEM. Alassane Ouattara à la réunion des chefs d`Etat et de gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité. Photo : Yayi Boni

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Le ridicule ne tue pas au Bénin. Réveillés dans l’obscurité, certains sans eau au robinet, et leurs enfants à la maison depuis des mois, ils sont allés fêter la troisième année du dernier mandat de Boni Yayi.

Dimanche 6 avril 2014. Cela fait exactement trois ans que le Président Boni Yayi a prêté serment à Porto-Novo dans le cadre de son deuxième mandat à la tête du Bénin. Oui, c’est une date anniversaire. Mais elle tombe à un moment où le Bénin se trouve dans une situation très particulière. Le Bénin vit actuellement au plan politique une situation de rupture de dialogue entre le Chef de l’Etat et les membres de l’opposition politique. La gestion des affaires du pays est parsemée de scandales financiers, de corruption, de mal gouvernance tintée de dénonciation de régionalisme. La relation entre les institutions de la République n’est pas en bonne forme. La justice est à couteaux tirés avec le gouvernement au sujet du non-respect des principes judiciaires dans la nomination des responsables des juridictions. Au plan social, la misère bat son plein ; les universités, écoles et lycées publics sont sans enseignant pour fait de grève. Le dialogue entre les syndicalistes et le gouvernement est bloqué. Le délestage est vécu au quotidien. L’offre d’eau potable aux ménages est intermittente. Il n’y a pas de connexion Internet de qualité. L’insécurité est galopante. La majorité des jeunes sont sans emploi stable ou durable.
Au plan économique, à part le port qui vacille, seul le coton mobilise le gouvernement, malgré ses résultats peu encourageants. Le secteur industriel est laissé pour compte. Après le folklore du forum entre le secteur public et le secteur privé, le partenariat n’a connu aucune suite heureuse jusque-là.

Avec cet état des lieux, quelle est l’attitude d’une équipe sérieuse et préoccupée du bien-être des populations ?

N’est-ce pas le moment de la grande réflexion pour un état des lieux et un bilan conséquent afin de corriger le tir ?

Doit-on se réjouir de tout cela au point de fêter avec bombance ? Est-ce vraiment normal de manifester un brin de fierté dans ces conditions? Est-ce simplement décent de le faire ?
Sous d’autres cieux, est-ce que le gouvernement n’aurait pas été poussé à la démission ?
Mais au Bénin, tout se passe comme si l’on est dans une cité de gens d’un autre charisme, d’une autre humanité. Car il y a eu des gens pour fêter l’insuccès. Des gens ont chanté, dansé. Certains ont mangé et bu. Simplement piteux, n’est-ce pas ? Et dire que c’est cela la Refondation après le Changement et l’émergence… C’est triste et malheureux pour notre pays qui mérite bien mieux !!!

Junior Fatongninougbo

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