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Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

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Main tendue des responsables syndicaux au gouvernement / Vers la fin des grèves générales ?
Publié le lundi 7 avril 2014   |  Adjinakou


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© Présidence par DR
Les orientations de Boni YAYI à la nouvelle équipe gouvernementale


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Le gouvernement et les responsables syndicaux se retrouvent à nouveau lundi 7 avril 2014 à l’Infosec de Cotonou. Cette énième rencontre de l’Exécutif avec les partenaires sociaux est une initiative des responsables syndicaux qui veulent jouer leur partition dans le dégel de la crise sociale ambiante qui dure au Bénin depuis trois mois. A bien y voir, cette main tendue des syndicalistes a le mérite non seulement de confirmer l’incapacité du gouvernement à gérer la crise, et surtout, elle est la réponse aux cris de détresse des populations.


Après l’échec des sept rounds de négociations et des multitudes de rencontres informelles dans le cadre du dégel de la crise sociale, les confédérations et centrales syndicales semblent être disposées à répondre favorablement à l’appel des populations dont la grogne devient persistante. La rencontre entre le gouvernement et les syndicats programmée pour ce 7 avril 2014 sur initiative des partenaires sociaux et les décisions issues de la réunion tenue le weekend précédent à la Bourse du travail entre les responsables syndicaux et les comités départementaux de lutte en sont la preuve. En effet, au cours de cette rencontre, il a été question de faire le bilan de la lutte entamée depuis le mois de janvier et d’harmoniser les positions des divers responsables syndicaux pour d’éventuelles concessions avec le gouvernement. Ainsi, il a été convenu de soumettre au gouvernement trois revendications fondamentales qui feront objet de débat ce jour. Il s’agit de la sédentarisation des enseignants vacataires, du limogeage du Préfet Placide Azandé et des 25% de relèvement de point indiciaire.

Un test
De l’avis des observateurs, la rencontre revêt un enjeu très capital. Ces derniers notent dans le comportement des responsables syndicaux, un recul stratégique face aux risques de démobilisation des travailleurs et surtout la pression des populations qui ont commencé par exprimer leur ras-le- bol. Reste à savoir si le gouvernement saura saisir cette occasion pour trouver une porte de sortie appropriée afin de mettre terme à cette fâcheuse crise dont il a perdu complètement le contrôle. N’eut-été les pressions populaires et l’implication récente des confessions religieuses dans la crise, les partenaires sociaux étaient bien loin d’envisager ce revirement à priori tactique.

Sauver l’Ecole

Au-delà donc de la volonté affichée par les responsables syndicaux, le gouvernement est appelé à aborder ses partenaires sociaux avec diplomatie et surtout en leur inspirant le maximum de confiance surtout dans le contexte actuel où l’Exécutif n’a pas su utiliser les moratoires à lui accordés par les autres organisations syndicales, notamment l’Union des magistrats du Bénin.

Par ailleurs, la rencontre de ce lundi 7 avril 2014 a pour grand défi de sauver l’Ecole béninoise et tout le système éducatif béninois qui se trouve être paralysé depuis le début de la grève. Ce qui pourrait avorter les nombreux mouvements populaires programmés pour cette semaine et qui risquent de mettre feu à l’Ecole. Par conséquent, l’initiative des responsables syndicaux qui part sous de très bons auspices peut consacrer la relance du dialogue social entre le gouvernement et ses partenaires sociaux. En attendant, espérons que la menace d’une année scolaire blanche 2013-2014 soit définitivement conjurée et que le calendrier scolaire soit réaménagé dans un consensus réel, au grand bonheur des écoliers, élèves et étudiants du Bénin.

Vitali Boton

Mgr Antoine Ganye exhorte les syndicalistes au pardon

Ce dimanche 6 avril 2014, le Président Boni Yayi célèbre le huitième anniversaire de son accession à la tête de la magistrature suprême de notre pays, et le troisième de son second mandat. A l’occasion de cette double-commémoration, le Président Boni Yayi a communié avec les fidèles de différentes confessions religieuses en vue d’implorer les bénédictions de Dieu sur la nation.

Dans le programme concocté pour la circonstance, figure en bonne place la messe d’action de grâce célébrée ce dimanche 6 avril en l’église St Michel de Cotonou, en présence Mgr Antoine Ganyé, archevêque de Cotonou. Le président de la République, accompagné de son épouse et d’une forte délégation gouvernementale, a pris part à cette célébration ralliée par des milliers de fidèles catholiques. L’occasion pour le père célébrant d’invoquer les grâces de Dieu sur notre pays afin qu’il continue d’être un havre de paix convoité de par le monde.

L’appel de Mgr Antoine Ganyé
Le clou de ces manifestations spirituelles reste incontestablement le message d’exhortation de l’archevêque de Cotonou, Mgr Antoine Ganyé. Saisissant l’occasion de la célébration eucharistique de jour anniversaire de l’accession au pouvoir du Dr Boni Yayi, l’archevêque de Cotonou et président de la Conférence épiscopale du Bénin s’est adressé à toutes les forces vives de la nation, en particulier au monde syndical qui exprime depuis quelques temps son mécontentement à travers un interminable mouvement de débrayage, au grand dam des milliers d’élèves. Tout en reconnaissant la légitimité de leurs frustrations, le premier responsable de l’Eglise catholique au Bénin a invité les syndicalistes à prendre aussi en considération, au-delà de leurs personnes, l’avenir de ce pays, et de ces âmes innocentes qui, du fait de la quasi-fermeture des écoles, sont livrées à elles-mêmes et à des vices de toutes sortes. Le sort de ces âmes innocentes attriste tant l’archevêque de Cotonou qu’il a, au nom de tous les élèves et étudiants du Bénin, demandé pardon aux syndicalistes en vue de la réouverture des classes. Tout en rappelant le long et dur combat jadis mené de front avec ces responsables syndicaux sur le chemin de la liberté, de la paix et de la cohésion nationale, l’homme de Dieu dit attendre de leur part un seul mot pour laisser exploser la joie de tous les Béninois actuellement éprouvés par la longue paralysie de l’administration, et de l’école en particulier. Il dit compter sur leur amour pour la patrie qui ne souffre d’aucune ride pour un pardon sincère à toute personne coupable de leurs sentiments de frustration.

A l’endroit du Chef de l’Etat dont il a salué le dévouement et les efforts dans tous les secteurs, Mgr Antoine Ganye a demandé de maintenir ses bras tendus, en bon père de la nation, à toutes les forces vives de ce pays pour son développement harmonieux. Il s’est dit profondément comblé, en voyant récemment le chef de l’Etat au domicile de président de Bruno Amoussou qui est l’un des farouches opposants à son régime. L’évêque dit avoir été marqué par les déclarations de cette personnalité de l’opposition qui n’a pas hésité à reconnaître le sens d’humilité du président Boni qu’il a de surcroit désigné sous le vocable combien plein de sens de père de la nation.

(Cell.Com/PR)

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