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Le Matinal N° 4326 du 7/4/2014

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An 08 de la gouvernance Yayi : essence kpayo, découpage territorial, port de casque / zéro
Publié le lundi 7 avril 2014   |  Le Matinal




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Régime maladroit ! Trois importantes réformes ont échoué, faute de bonne politique de suivi. Il s’agit en premier, de la lutte contre l’essence frelatée ‘’Kpayo’’. Yayi Boni et tout son gouvernement ont été incapables, pendant longtemps, de convaincre le peuple (consommateurs et revendeurs) sur l’importance de l’éradication de ce commerce.


Le pouvoir a manqué d’arguments pour dire au peuple béninois ce qui n’est pas bon pour lui. A cause des considérations politiques, cette lutte a échoué. Des innocents en sont morts et une frange de la population a remporté face au gouvernement (avec toute son armée).

De nos jours, l’essence frelatée continue de circuler sur les motos et exposée au bord des voies, contrairement à ce qui se passe dans les pays voisins, notamment le Nigéria, le Togo, le Ghana etc.

Pire, il arrive qu’on surprenne des véhicules de service et de fonction s’approvisionner en essence ‘’kpayô’’. Si la lutte a été menée au détriment de la vie et de la sécurité des populations, c’est parce que le gouvernement n’a pas muri son idée.

Le deuxième échec du régime dit de la « refondation » a été celui de la décentralisation. Aujourd’hui, il est clair que les communes ne sont pas entièrement indépendantes du Pouvoir central. Le gouvernement tient toujours les pouvoirs locaux par le biberon.

A ce jour, la Mairie de Cotonou, par exemple, continue de réclamer en vain, la gestion légale du marché Dantokpa. Personne ne sait à quand la tenue des prochaines élections municipales au Bénin. En dehors de cela, il y a le découpage territorial. A ce niveau, Yayi et son équipe n’ont rien pu et ne pourront plus rien avant de plier leurs bagages.


Sous le ministre Issa Démolé Moko, on se rappelle que le projet de découpage territorial avait suscité des soulèvements dans le rang des populations. Des proches de Yayi (ministres et députés) ont même participé à cette sale besogne en mettant les populations dans les rues. Tout le monde voulait que sa localité abrite, soit, le chef-lieu de commune ou celui de département.

Le gouvernement a reculé. Le même projet a été confié, récemment aux députés de la 6ème législature (majoritairement mouvanciers). Puisque c’est le même système avec la même faiblesse, rien n’a pu être fait. Le projet est rangé aux placards. Sans doute qu’on n’en parlera plus avant 2016.

Le troisième tir raté a été celui du port de casque pour les motocyclistes. C’est Placide Azandé, Préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral qui en avait pris le devant. Et comme sa tête n’a jamais plu à la rue, il en a fait un gros ‘’poisson d’Avril’’, à l’époque.

La sensibilisation et la répression n’ont duré que le temps d’un feu de pailles. Il est aujourd’hui facile pour les usagers de la route de circuler sans casque et sans ceinture de sécurité (en voiture). Il n’y a personne pour réprimer.

En tout cas, quand il s’agit de la vie des populations qui n’a pas de coût et donc, ne se négocie pas, la démocratie est définie sous Yayi Boni : « la gouvernance du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Félicien Fangnon

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