L’an 8 du régime en place se célèbre dans la douleur pour les Béninois. A deux ans de la fin du dernier mandat de Yayi Boni, le délestage est plus que jamais de retour et l’eau absente dans les robinets. Pas une journée passée sans coupure d’énergie électrique et d’eau. En effet, présentée comme la panacée pour l’indépendance énergétique du Bénin, la Centrale de Maria-Gléta construite à plus de 45 milliards de FCfa sur financement du budget national, n’a produit que du feu la seule fois où les turbines ont été essayées.
Les multiples descentes du Chef de l’Etat et de ses ministres de l’Energie sur le terrain n’ont pu faire fonctionner cet épouvantail dressé à Abomey-Calavi. Et pour cause ! Sur 8 turbines, seulement 5 sont souvent mises en service à la demande de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Ceci à cause du contrat d’assurance signé. A cela s’ajoute le fait que les turbines devraient normalement fonctionner à base du gaz. Mais pour quelle raison, on ne sait, le gouvernement a préféré l’option de l’alimentation en Jet A1 des turbines. Or selon toute vraisemblance, l’utilisation de ce combustible 24h/24 très couteuse avec pour conséquence l’augmentation du coût de vente du kilowatt par la Sbee.
L’espoir suscité par la venue de l’opérateur économique nigérian Aliko Dangoté et le Président directeur général de la Nouvelle cimenterie du Bénin (Nocibe) Layous, pour l’installation de deux Centrales thermiques n’est que chimère. Rien que des promesses de et pas d’actions concrètes. En 2006 par exemple, en plus de la Centrale de Maria-Gléta dont le fonctionnement peine à combler aujourd’hui les attentes, il avait été claironné l’utilisation des énergies renouvelables (le biomax, l’énergie solaire et éolienne) pour pallier la déficience énergétique. Huit années après, force est de constater que le gouvernement est passé à côté de la plaque. Pas de politique orientée dans la promotion desdites énergies. Le constat qui se dégage est que le délestage bat son plein. Les populations, les opérateurs économiques et les foyers souffrent le martyr car devant subir ses affres. Face à cette situation, la seule alternative que s’offre le président Yayi Boni est le recours à des pays de la sous-région qui ont pris leurs responsabilités à temps. 200 Mégawats par ci, 300 Mégawats par là, à quand la vraie indépendante énergétique du Bénin et la fourniture d’eau potable ?
L’eau toujours absente des robinets
A quelques mois de la fin des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) prévue pour 2015, l’accès et la fourniture d’eau potable reste une équation difficile à résoudre par les autorités béninoises. Tout comme l’électricité, la majorité des populations restent privées d’eau potable. La construction de châteaux d’eau et la réalisation de projets d’adduction d’eau, ne sont que des effets d’annonce. La preuve les populations passent encore des jours sans disposer de l’eau dans les robinets. Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra que l’indépendance énergétique du Bénin et la fourniture d’eau potable qui sont des vœux du gouvernement Yayi, ont été une farce inscriptible dans le chapelet d’échec du régime.