Les conducteurs et transporteurs réunis au sein du Collectif des syndicats de conducteurs transporteurs et travailleurs assimilés du Bénin (COSYCOTRAB) dénoncent la non application sur le terrain du décret N°2013-546 du 24 décembre 2013 portant réglementation des postes de contrôles routiers sur les corridors en République du Bénin. Ils donnent jusqu’au lundi 14 avril prochain au gouvernement pour satisfaire à cette doléance, sinon ils menacent de déclencher une grève d’avertissement de 48 heures pour se faire entendre.
La revendication était au cœur de la conférence publique que le bureau directeur du COSYCOTRAB a animée hier sur la Gare routière internationale de Jonquet à Cotonou.
Les conducteurs et transporteurs du Bénin réunis au sein du COSYCOTRAB menacent de paralyser le pays dans les toutes prochaines semaines. Si rien n’est fait par le gouvernement pour satisfaire à leur revendication relative à la prise des arrêtés interministériels pour rendre effective sur le terrain l’application du décret N°2013-546 du 24 décembre 2013 portant réglementation des postes de contrôles routiers sur les corridors en République du Bénin.
Lequel décret a été signé du président de la République, lui-même et de huit ministres. La question était hier au menu d’une conférence publique donnée par les membres du bureau du COSYCOTRAB.
Tour à tour Claude Quenum, président du bureau directeur national du Collectif et Abdoulaye Ibrahim, président de la Fédération des transporteurs nouvelle génération du Bénin (FETRAN-NG) ont salué la vision du gouvernement surtout du chef de l’Etat pour la prise de ce décret.
Selon eux, ce texte constitue l’arme qui leur permettra de combattre sur le terrain la création anarchique des postes de contrôles routiers et de mettre fin aux traitements inhumains que subissent au quotidien les conducteurs et transporteurs de la part des hommes en uniforme principalement des policiers.
L’article 3 de ce décret dispose clairement que le nombre de postes de contrôles conjoints pour les principaux corridors est limité à trois postes pour chacun des axes Cotonou- Malanville et Cotonou-Porga. Et à un par poste sur les axes Cotonou-Hillacondji, Cotonou-Kraké et Cotonou-Igolo. La durée de chaque contrôle conjoint ne peut excéder cinq minutes par véhicule sauf cas de soupçons de fraude ou de chargements illicites, prévoit l’alinéa 2 de l’article 4.
Ces dispositions tirent leur fondement juridique de l’article 3 de la décision N°15/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 portant modalités pratiques d’application du plan régional de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et conformément aux objectifs de l’article b1 de l’annexe 2 du mémorandum d’entente d’Accra sur la facilitation du transport et du transit routiers sur le corridor Abidjan-Lagos qui prescrit qu’il ne peut y avoir qu’au plus trois postes de contrôles conjoints routiers aux cent kilomètres par corridor.
Mieux, le décret interdit, vantent les conférenciers, toutes barrières physiques ou chicanes (dispositifs engendrant des basculements) érigés sans autorisation du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique ou du ministre des Travaux publics et des Transports sur les corridors béninois.
Aussi, est-il prohibé, toute perception de faux frais aux postes de contrôles conjoints sur ces corridors.
Tout en saluant la prise de ce décret, les conférenciers disent rester sur leur faim car, le texte n’est pas toujours appliqué sur le terrain. Les conducteurs et transporteurs continuent de subir des pratiques peu recommandables et autres violences de la part des hommes en uniforme. Le téléfilm d’un cas de bastonnade d’un conducteur par la police nationale à Cotonou a été présenté à l’assistance.
Ce qui fait dire à Claude Quenum que c’est une partie de la bataille qui est gagnée. Il reste celle de la prise des arrêtés d'application qui rendront le décret exécutoire et opposable aux Forces de sécurité et de défense. Selon lui, seule la prise de ces actes va permettre aux conducteurs et transporteurs de bénéficier de ce décret qui, depuis sa signature à ce jour essuie le refus des policiers et des gendarmes qui ne veulent pas l’application.
En tout cas Claude Quenum, Abdoulaye Ibrahim et les leurs entendent se battre jusqu’à la prise de ces arrêtés interministériels. A cet effet, le COSYCOTRAB, la FETRAN- NG et autres syndicats donnent un ultimatum d’une semaine au gouvernement pour sortir ces textes.
Si ce dernier ne se décide pas jusqu’à la date du lundi 14 avril prochain, les conducteurs et transporteurs menacent de paralyser le secteur. «Il faut que cessent les tracasseries routières et les rançonnements des conducteurs et transporteurs sur nos axes routiers», insiste Abdoulaye Ibrahim.