Les élèves béninois, depuis quelques semaines, descendent dans les rues pour réclamer la reprise des cours. En rangs serrés, ils prennent d’assaut certaines institutions du pays pour se faire entendre. La dernière manifestation des élèves qui a eu lieu à Porto-Novo est celle du lundi 31 mars où ceux des départements de l’Ouémé et du Plateau ont marché sur l’Assemblée nationale pour dénoncer le mutisme des députés dans la crise actuelle. Chose normale ! Car, ils ont droit à l’instruction comme les autres enfants du monde entier. Mais la situation devient inquiétante, lorsqu’on constate que ce sont des enseignants grévistes qui encouragent les apprenants à verser dans les insultes contre des responsables. A la marche du lundi dernier, tout le monde a vu que c’est un enseignant gréviste qui a pris le devant de la manifestation annoncée pour être celle des élèves. Il est le président du comité de lutte des travailleurs de l’Ouémé et du Plateau. Sur l’esplanade du Palais des Gouverneurs, celui-ci s’est longuement adressé aux autorités parlementaires, avec la véhémence qu’on lui reconnait avant de laisser place à un élève du Ceg de Djègan-Kpèvi lire la motion. Et devant l’enseignant, les élèves lançaient des propos orduriers à l’endroit des autorités. Au Ceg d’Adjohoun, une commune située à quelques encablures de Porto-Novo, c’est un élève qui est parti sortir, mardi 1er avril dernier, son professeur en pleine situation de classe. Selon les informations, l’éducateur victime aurait incité, quelques jours plus tôt, cet apprenant à chasser ses camarades de l’établissement pour observer la grève. A Sèmè-Kpodji, vendredi 04 avril, c’est la route inter-Etat Porto-Novo-Cotonou que les élèves ont bloqué pendant des heures. Là aussi, ils ont invectivé le gouvernent. L’éthique et le respect des institutions ont, semble-t-il, déserté le milieu des apprenants, laissant place à la rébellion éducative. Il est donc urgent de chercher des alternatives pour éviter le pire.