Antoine Détchénou, président du Front Citoyen pour la Défense des Acquis Démocratiques (FCDAD) martèle que « l’audit participatif actuellement en cours comptant pour la correction de la Lépi est une fausse affaire ». Il se dit surtout surpris par le fait qu’on demande, à nouveau, à tout le monde de venir s’inscrire. «Non, ce n’est pas possible, le Cos-Lépi n’a pas pour mission d’établir un nouveau fichier électoral », alerte-t-il, se référant à la Loi qui l’a institué, et qui n’a indiqué, nulle part, selon lui, qu’il faut enregistrer tout le monde. « La loi dit bien qu’il s’agit d’une correction. On est en train de tromper le peuple », décrie Antoine Détchénou qui pense qu’on devrait normalement tenir compte de ceux qui sont déjà sur la liste pour rester dans l’esprit de ladite loi. « La loi n’autorise pas une nouvelle liste électorale, si non, c’est tout qu’il faut reprendre à zéro, ce qui n’est pas le cas actuellement », croit-il savoir.
En proposant, il y a peu, d’arrêter toute cette opération et de voter une loi dérogatoire, le FCDAD estime qu’il n’y a pas mieux à faire, « si tant est que l’on veuille élaborer une Lépi transparente, crédible et utile pour le peuple béninois ». Antoine Détchénou évoque ici la technique des inscriptions manuelles qui devrait précéder l’inscription dans les ordinateurs. « Si on continue d’enregistrer directement dans les machines, on ne peut empêcher les manipulations », prévient-il.
Par ailleurs, le président du FCDAD affirme que même si l’on chante désormais un peu partout que la Cour constitutionnelle, elle-même, avait décidé qu’il ne sera plus organisé aucune élection au Bénin sans Lépi, la même institution ne se serait pas pourtant servie de cet outil pour ses propres traitements des statistiques lors de la présidentielle et des législatives de 2011. « Elle avait violé la constitution parce qu’elle n’avait pas le droit d’avoir son fichier électoral à elle, indépendamment du fichier général qui avait servi à tout le monde à l’époque », dénonce Antoine Détchénou ajoutant que « si l’on veut être rigoureux et très rigoureux vis-à-vis de la Lépi, ces résultats proclamés sont anticonstitutionnels. Et dans ces conditions, il est permis même de mettre en doute, la légitimité du président élu en 2011 ».