Ambiance peu ordinaire hier matin à la Maison de la Francophonie à Cotonou. Pour non-paiement de primes trimestrielles aux agents et cadres de l’institution, les activités ont été bloquées pendant plusieurs heures. A la Maison de la Francophonie à Cotonou, tous les agents et cadres n’ont pas perçu leurs primes du 1er trimestre de l’année 2014. Raison évoquée, certains dépendraient du bureau du Sherpa rattaché à la présidence de la République et d’autres du Sg/Cnpf sous-tutelle du ministère des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Béninois de l’extérieur.
Pour manifester leur désapprobation à la décision qualifiée d’arbitraire, lesdits agents ont organisé hier mardi 8 avril 2014 sous la pluie battante un sit-in. Pendant plusieurs heures, les activités de la Maison ont été paralysées. Joint au téléphone pour s’enquérir de la situation, le représentant du Chef de l’Etat à l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) encore appelé Sherpa, a reconnu avoir intimé l’ordre au Chef service affaires financières (Csaf), Denis Olayé, par une note de service en date du 07 avril 2014, de ne payer les primes qu’aux agents du Bureau du Sherpa relevant de la présidence de la République.
A l’en croire, cette instruction a été donnée pour éviter que les agents et cadres relevant du Sg/Cnpf ne perçoivent doublement les primes. Entre temps rappelle-t-il, un nouveau Secrétariat général de la Cnpf (Adolphe Kpatchavi Ndlr) a été nommé en Conseil des ministres sur proposition du ministre des Affaires étrangères. Ce dernier, poursuit-il, est sensé donc exercer ses activités dans le cadre du Décret n°96-386 du 04 septembre 1996 portant création de la Cnpf et de son arrêté d’application. Les activités du Bureau du Sherpa doivent, dès lors, s’exercer séparément comme le lui a recommandé le Chef de l’Etat lors de sa nomination en qualité de Sherpa. C’est la raison pour laquelle à compter du 1er janvier 2014, il a jugé utile d’avoir non seulement son personnel affecté au Sherpa mais de disposer d’un budget personnel. D’où la proposition faite à l’ensemble du personnel d’opérer le choix de la structure de son affectation. La "vraie" raison du blocage des primes
De sources proches des manifestants, le blocage des primes est la conséquence du déchargement du Sherpa Ahanhanzo-Glèlè de sa fonction de Sg/Cnpf après six années de cumul. En effet, soutiennent les agents, depuis la nomination du nouveau Sg/Cnpf, Adolphe Kpatchavi, c’est une guerre sans merci que son prédécesseur mène contre lui et les collaborateurs proches de lui. Propos que balaie du revers de main, le mis en cause.
Adrien Ahanhanzo-Glèlè insiste sur le fait que les agents qui relèvent du Bureau du Sherpa ont droit à la fois à des bons de carburant et des primes en numéraire ; ce qui n’est pas le cas avec les agents sous tutelle du Sg/Cnpf qui ne bénéficient que de tickets valeurs. Selon ses dires, chacun des agents manifestants a déjà perçu ses tickets valeurs. Ils ne devront que s’en tenir à cela. Par rapport aux fonds, il est catégorique. « Le reste des primes envoyées par la présidence sera retourné au trésor public », a-t-il confié. Si rien n’est fait pour régler le différend, les prochains jours s’annoncent tumultueux à la Maison francophone.