La ville de Ouidah, située à moins de 50 Km de Cotonou, porte fièrement la réputation de la ville la plus propre du Bénin. Plusieurs distinctions lui ont d’ailleurs été décernées à ce titre. Et ce, pour le bonheur des «Ouidaniens». Malheureusement, l’état dans lequel se trouve aujourd’hui la maison des jeunes de cette ville propre constitue le grand arbre qui cache la forêt.
Fruit de la coopération entre le Bénin et la Chine, la maison des jeunes de Ouidah est aujourd’hui en ruine. L’état complètement décrépis du bâtiment n’échappe à aucun regard. Plusieurs fenêtres sont endommagées. Il en est de même des portes qui ont disparu par endroits. Un coup d’œil jeté à l’intérieur de ce bâtiment laissé à son triste sort permet de constater que les mobiliers entassés les uns sur les autres sont hors d’usage. Pour ce qui est des brasseurs suspendus au plafond, ils menacent tous de tomber. La nature ayant horreur du vide, de hautes herbes ont poussé partout. Même la buvette située à côté du bâtiment central de cette maison des jeunes n’a pas été épargnée. Elle a fermé ses portes. Et ceci, depuis des années. C’est du moins ce que renseignent certains témoins rencontrés sur le terrain. Qu’est-ce qui pourrait bien être à l’origine de l’état désastreux dans lequel se trouve cette maison des jeunes dans laquelle j’ai eu le bonheur de prester en tant que membre de la section théâtre de l’ensemble artistique des étudiants courant 1994 ? Tous les témoignages que nous avons recueillis pointent un doigt accusateur contre les autorités de la commune de Ouidah. A défaut d’avoir une version officielle de ces autorités, certains de leurs proches qui ont préféré gardé l’anonymat accusent plutôt le ministère de la culture qui continue de garder dans son giron ce patrimoine culturel qu’il aurait pu rétrocéder à la Mairie de Ouidah. Chacun envoie donc la balle à l’autre, laissant la maison des jeunes de Ouidah continuer sa marche vers une ruine irréversible qui n’honore pas une ville propre.