Le gouvernement et ses sbires sont désormais face à l’amère réalité de l’échec de leur défi de produire plus de 500.000 tonnes de coton pour la campagne 2012-2013. C’était la mort dans l’âme que certains Béninois ont suivi le spectacle ahurissant de Banikoara où on a fait croire que le Chef de l’Etat est comblé par une contre performance qui affiche moins de 300.000 tonnes.
Si des Béninois membres de l’opposition étaient mêlés à la production du coton pour la campagne 2012-2013, la mouvance leur aurait fait porter le chapeau de l’échec actuel dans le secteur coton. Heureusement pour elle ! Car, à l’arrivée, l’échec est cuisant pour ce qu’on a fait croire aux Béninois. Ceux qui ont de la mémoire se rappelleront que c’est tambours battants que des ministres, des députés, des maires et des cadres et autres personnes de la mouvance ont crié sur tous les toits que la campagne connaitra un tonnage de coton jamais réalisé au Bénin. Pour atteindre cette fin, l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) a été dépossédée de la conduite de certaines activités. Mieux, le gouvernement a pris en mains l’acquisition des intrants. Des intrants ont été arrachés manu militari même si le gouvernement a clamé être prêt à payer. Tout ceci était pour « honnir ceux qui n’avaient jamais pu réaliser plus de 500.000 tonnes de coton ». Environ 82 milliards de franc CFA ont été injectés dans cette campagne, à en croire l’Exécutif. Mais à l’arrivée, c’est échec et mât. La campagne cotonnière 2012-2013 a donné moins de 300.000 tonnes. D’aucuns qualifieraient cela de piteux résultat. On n’aurait vraiment pas dû vendre la peau du loup avant de l’avoir tué.
Désillusion
Dans une émission télévisée, il y a quelques jours, le ministre de l’économie et des finances n’a pas contesté la production cotonnière évaluée à environ 250.000 tonnes avancée par le journaliste Osias Sounouvou de la télévision nationale. Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche n’est pas non plus allé contre le résultat de moins de 300.000 tonnes de coton produit pour l’année 2012 proclamé en sa présence à Banikoara par le représentant des producteurs. Ceci confirme définitivement que malgré tout, y compris des productions présidentielles et ministérielles du coton, la fanfaronnade n’a pas eu de résultat encourageant. Seulement, pour le gouvernement, c’est la catastrophe a été évitée de justesse. Il vaut mieux avoir ça que de connaître une année blanche cotonnière, défend l’exécutif.
Et comme pour pousser loin la duperie, on fait croire que cette production a remonté le taux de croissance économique à 5,4%. Comment peut-on déjà sortir de ces chiffres alors que le point du coton vient d’être fait ! Mieux, on a fait dire au représentant des producteurs que c’est le Fond monétaire international (Fmi) qui a donné ce taux. Cette institution a certes ses moyens de calcul. Mais si ce taux vient du Fmi, c’est certainement sur des chiffres que le gouvernement lui aurait communiqué sur la base des projections. Mais cela n’étonne pas car, la guerre des chiffres est permanente avec le gouvernement actuel. On en veut pour preuve le taux de la masse salariale des fonctionnaires qui aurait crevé le plafond dans l’espace Uemoa. Mais les syndicalistes et surtout ceux de la Fédération des syndicats et des travailleurs des finances (Fesyntra -finances) l’ont contesté. Il faut donc comprendre que la démarche est belle et bien de faire croire que la croissance économique est en hausse. Mais comme les vrais Béninois ne sont pas dupes, ils ont tout compris.