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Le Matinal N° 4080 du 11/4/2013

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Cour d’assise à Abomey:11 ans de prison et 10 ans de travaux forcés pour Alphonse Djinou et Djihoundo Mètohou
Publié le vendredi 12 avril 2013   |  Le Matinal


Cour
© Autre presse par DR
Cour d`assises d`Abomey 2013


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La Cour d’assise qui se tient à Abomey a connu le onzième et douzième dossiers inscrits à son rôle, mardi 09 et mercredi 10 avril 2013. Il s’agit respectivement d’un crime de parricide commis par l’accusé Alphonse Djinou qui a été condamné à onze ans de prison, et d’un cas de viol dont l’auteur Djihoundo Mètohou a écopé de 10 ans de travaux forcés.


Alphonse Djinou a comparu devant la cour pour un crime de parricide. Il a donné la mort à son père qu’il accuse de sorcier et seul responsable des malheurs qui frappent la famille depuis une douzaine d’années. En effet, la sœur de l’accusé dame Mikponhoué a perdu successivement trois de ses enfants et les consultations de l’oracle aurait révélé que les décès étaient l’œuvre de leur père. Interrogé par le président de la Cour, Alexis Métahou, le sieur Alphonse a reconnu les faits comme à l’enquête préliminaire et devant le magistrat instructeur. A la barre, il a même retracé le film du crime. C’est autour de 22heures, relate-t-il, que je me suis introduit dans la chambre de mon papa avec un gourdin alors qu’il dormait, je lui ai asséné un coup dur à la tête et il en est mort. « Combien de coup ? », demande Alexis Métahou. « Un seul » répond l’accusé. Le Président tire alors de sa pile de dossiers une plaquette portant trois photos d’un cadavre. Un homme baignant dans une marre de sang. « Reconnaissez-vous cet homme ? », a-t-il demandé à l’accusé. Pour toute réponse, ce dernier baisse la tête et ferme les yeux. Durant toute son audition, Alphonse n’a cessé de grelotter. Tout en lui tremblait et pour cela le président a demandé une suspension. Il a même fait arrêter toute la climatisation de la salle. Mais les yeux hagards, Alphonse réussit a imploré la clémence de la Cour. En dehors de l’accusé, d’autres personnes ont été aussi entendues. Il s’agit en l’occurrence de la sœur et de la mère d’Alphonse. Interrogées sur la pratique de sorcellerie dont a été victime leur père, elles n’ont pas pu donner satisfaction à la Cour avant de plaider pour la libération de leur fils et frère Alphonse qui a déjà passé douze ans en détention. Mais Alphonse doit être puni pour son acte, dira le représentant du ministère public. En ayant recours aux Saintes écritures, il rappelle les 4ème et 5ème commandements : « tu ne tueras pas » et « tu honoreras ton père et ta mère ». Alphonse a donc désobéi à Dieu et pire, il a choisi la tête, une partie vitale du corps pour porter des coups. L’avocat général propose donc la peine de 15 ans de travaux forcés. Le conseil de l’accusé, maître Alapini s’est interrogé sur ce qui peut réellement amener un homme à tuer son père. Pour lui, la sorcellerie est une réalité permanente de chez nous et l’oracle est aussi une croyance. Maître Alapini a plaidé coupable et demande la clémence en faveur de son client. La Cour d’Alexis Métahou, après examen du dossier rend son verdict et condamne Alphonse Djinou à onze ans de prison. Pour y avoir passé douze ans déjà, l’accusé a simplement rejoint sa famille.

10ans de travaux forcés pour Djihoundo Mètohou

Les faits reprochés à l’accusé remontent à juillet 2008 et met en scène le nommé Djihoundo Mètohou. Cultivateur et originaire de Dogbo Dékanmè dans le département du Couffo. En effet, courant juillet 2008, le sieur Djihoundo Mètohou était à la devanture de sa maison, sise à Dékandji, Commune de Dogbo, quand il a surpris le passage de la petite Sodja Edjon, alors âgée de 5 ans, qui vendait à la sauvette de la farine de manioc. Djihoundo Mètohou l’interpelle et lui demande de le suivre pour lui vendre de la farine de manioc. La petite obtempère effectivement et entre dans sa chambre. Il réussit à la jeter sur son lit, malgré sa résistance. Il la déshabille de force et introduit son sexe dans son vagin en forçant la pénétration. Il s’en est suivi un écoulement du sang du vagin de la fillette. Interpellé et inculpé de viol, Djihoundo Mètohou a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure. Ces faits s’ils étaient établis, constitueraient le crime de viol, prévu et puni par la l’article 332 du code pénal. Le bulletin n°1 du casier judiciaire de l’accusé versé au dossier ne porte mention d’aucune condamnation antérieure. L’enquête de moralité lui est favorable. Le rapport de l’expertise médico-psychiatrique révèle que l’accusé n’est pas en état de démence au moment des faits, donc accessible à la sanction pénale conformément à l’article 64 du code pénal. A la barre devant les membres de la Cour, l’accusé n’a pas nié non plus les faits mis à sa charge. Pris de remords, il implore alors la clémence de la Cour en déclarant avoir agi sous l’impulsion du diable. Dans sa réquisition, le ministère public représenté par l’avocat général, Christophe Atinmakan a indiqué que le crime de viol est un fléau à combattre. Alors il requiert contre lui 5 ans de travaux forcés. La défense de Maître Liliane Sussuli Amoussou a relevé à l’attention de la Cour le caractère enfantin de l’acte de son client et l’invite à le condamner proportionnellement au temps déjà passé à la détention. La Cour présidée par Michel da-Matha se retire délibère et condamne Djihoundo Mètohou à 10 ans de travaux forcés. Incarcéré depuis 2009, il retourne dans sa cellule pour environs 6ans.

Zéphirin Toasségnitche

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