Le collège des avocats de Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun, en détention préventive dans le dossier de la supposée " atteinte à la sûreté de l'Etat ", ont donné un point de presse vendredi dernier à l'Infosec de Cotonou afin de donner des précisions sur les conditions de transfèrement et de détention de leurs clients ; occasion pour ces avocats d'aller jusqu'à menacer d'assigner l'Etat béninois.
Les avocats ont apporté des précisions sur le transfèrement de leurs clients de la prison civile de Cotonou. En effet, c'est le 03 avril dernier en pleine nuit que Dagnon et Zomahoun, mis en cause dans le dossier de tentative " d'atteinte à la sûreté de l'Etat ", ont été contraints de prendre leurs affaires. Selon Me Djogbénou, leurs clients ont été menottés puis embarqués à bord d'un avion qui les a déposés à la prison de Parakou et à celle de Kandi. Me Sévérin Quenum a précisé que Johannes Dagnon occupe la même cellule que des braqueurs arrêtés dans la zone Parakou, Kandi et environs et que tous ses besoins élémentaires se font dans cette même cellule. A Kandi, les conditions de détention de Pamphile Zomahoun ne sont pas meilleures ; il lui a été interdit d'utiliser un matelas, encore moins une natte et se couche à même le sol.
Me Djogbénou, a fait savoir que le Consulat de France à Cotonou, a formulé à deux reprises, des requêtes en vue de visiter Johannes Dagnon qui a la double nationalité béninoise et française, mais en vain. Les avocats ont également précisé que le juge d'instruction du 6ème cabinet, saisi par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou aux fins d'autoriser le transfèrement de Dagnon et Zomahoun, a opposé un refus catégorique et leur transfert a été opéré dans des conditions inhumaines. Raison de plus pour intenter, selon le collège d'avocats, un procès devant les tribunaux internationaux contre l'Etat béninois, les régisseurs des prisons de Cotonou, de Parakou, et de Kandi ainsi que le pilote et les autres occupants de l'avion pour enlèvement de citoyen français. " C'est intolérable que des citoyens se fassent enlever comme des poulets… Le Procureur de la République est allé loin ; c'est pourquoi nous parlons d'enlèvement et de détention arbitraire. Il n'y a plus de fondement légal, il y a atteinte à la démocratie " a déclaré Me Joseph Djogbénou tout en appelant les autorités à procéder à la relaxation pure et simple de ses clients.