Le président de l’Assemblée nationale Mathurin Coffi Nago, potentiel dauphin du président Yayi, se positionne déjà dans la continuité. Du moins son discours sur un certain nombre de problèmes récurrents tels que l’agroéconomie, l’énergie etc. rejoint celui de son chef.
« Pour éviter le délestage récurrent et pouvoir en même temps offrir de l’électricité à un prix abordable, les meilleures options, me semble-t-il, c’est à la fois la multiplication des barrages hydroélectriques et le développement des énergies renouvelables, notamment éolienne, solaire… », a déclaré le président Nago du haut de la tribune de l’Assemblée nationale le jeudi 10 Avril dernier. C’est la porte de sortie qui vaut la peine d’être explorée pour que le Bénin quitte sa situation actuelle, indique le potentiel candidat aux prochaines élections présidentielles. Car, il a constaté que la production hydroélectrique est fortement tributaire de l’état saisonnier des fleuves ; le délestage est devenu quasi permanent avec la rapide croissance de la consommation du pays en électricité. Il a remercié et félicité le Président Boni Yayi pour avoir mené dans ce sens des négociations avec les partenaires techniques et financiers. Très sûr de l’efficacité de cette option, le président Nago appelle à accélérer la réalisation du projet de barrage d’Adjarala sur le fleuve Mono, vieux de plusieurs dizaines d’années, ainsi que le projet de construction d’un barrage sur le fleuve Ouémé aux environs de Kétou récemment lancé.
La diversification des filières agricoles, la panacée de Nago
Le développement et la diversification des filières agricoles dans notre pays dans le cadre de l’agro business est une source de création de richesse et par ricochet de lutte contre l’insuffisance alimentaire. « Pour réduire sensiblement l’importation massive de certaines denrées alimentaires telles que le riz, le maïs, la pomme de terre, les huiles végétales, certains produits animaux dont la consommation ne cesse de croître au Bénin, il faudra absolument encourager, promouvoir et organiser leur production. La culture de l’ananas, de l’anacarde et du palmier à huile doit être également encouragée pour élargir l’éventail de nos exportations agricoles et améliorer par conséquent l’état de notre balance commerciale. Enfin, l’installation de nouvelles usines de tomate et de jus de fruits dans différentes localités de notre pays (Allada, Kpomassè, Zakpota, Natitingou, …) nous oblige à développer et à moderniser la culture de la tomate, de l’ananas et des agrumes. Je suis persuadé que le Gouvernement saura intégrer toutes ces préoccupations dans son plan de relance et de modernisation de l’agriculture. », a martelé le président Nago avant d’ajouter que les parlementaires devront contribuer fortement à sensibiliser et à éclairer les agriculteurs de leurs régions respectives pour aller dans cette direction. Sur ces différents volets de la vie économique et alimentaire du pays, le président de l’Assemblée nationale partage largement la même vision que le président Yayi. Il n’y a pas une rupture dans le discours du potentiel dauphin, mais plutôt une complémentarité. Le président Nago s’inscrit-il dans la continuité ? Est-ce un discours porteur capable de fédérer les énergies ?
Tobi P. Ahlonsou (Corresp Ouémé/Plateau)
