La tenue des élections communales dans un délai de trois mois. C’est un noble souhait. Mais celui émis par le président Boni Yayi dans son dernier courrier au Cos-Lépi avec ampliations au président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, est bien parti pour rester à l’état de vœu. Du moins, c’est l’interprétation qu’en font certains députés membres du Cos-Lépi.
En effet, après des échanges avec les députés Epiphane Quenum et Basile Ahossi, il se note qu’il est techniquement impossible d’avoir la Lépi en juin si tant est que la volonté du président de la République doit être prise en compte. D’ailleurs, au sujet de la faisabilité de l’exhortation de Yayi, l’honorable Epiphane Quenum n’est pas allé par quatre chemins pour démontrer qu’entre un vœu et sa réalisation, il y a un grand fossé. Sans ambages donc, il a affirmé qu’en son temps, le Cos-Lépi appréciera la proposition du chef de l’Etat.
Mais, il a tout de suite noté que la mise à disposition de la Lépi pour l’organisation des prochaines consultations électorales par le Cos-Lépi ne peut probablement pas être réalisée avant le mois d’août. Et entre autres raisons de l’impossibilité de tenir dans le délai de trois mois, le député de la 16ème circonscription électorale a parlé non seulement de la nécessité de boucler convenablement les différentes étapes du processus d’actualisation de la Lépi mais aussi, des moyens dont dispose le Cos-Lépi. Aussi, n’a-t-il pas oublié les aléas purement exogènes et autres dysfonctionnements internes qui pourraient éventuellement retarder le processus.
Il faut faire avec le délestage
Au nombre de ces freins qui ne sont pas de nature à rassurer les membres du Cos-Lépi quant à la possibilité de tenir dans un délai de trois mois, il y a le délestage. Et avec ces coupures intempestives du courant électrique, il est évidemment à craindre que les machines reçoivent des coups et que cela occasionne des retards. Parlant de retard, le député Basile Ahossi est catégorique : « On ne peut finir avant 9 mois. Matériellement, ce n’est pas possible ».
Faisant remarquer que la Cena n’est même pas encore installée et que le chef de l’Etat fait du dilatoire pour pouvoir décharger sa responsabilité sur les autres au sujet de la non tenue à bonne date des élections communales, il a simplement invité les uns et les autres à laisser le Cos-Lépi finir en toute sérénité sa mission.
Bref, sauf un miracle, la Lépi actualisée ne peut pas être disponible dans un délai de trois mois. Mieux, pour que le rêve de Yayi ne devienne carrément une chimère, selon le décryptage fait par les députés interrogés, l’Exécutif doit pleinement jouer sa partition.
Sinon, sans moyens financiers, matériels et la patience nécessaire pour finaliser dans de bonnes conditions les différentes étapes du processus, Boni Yayi, s’il ne veut pas que les Béninois parlent d’un nouveau chaos, peut d’ores et déjà dire adieu à son rêve.