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Fraternité N° 3583 du 11/4/2014

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Les inquiétudes de Albert Tévoèdjrè au sujet de la Crise sociale : « Si nul sursaut n’intervient, il faut redouter pour ce pays un très sombre avenir »
Publié le lundi 14 avril 2014   |  Fraternité


Leadership
© Abidjan.net par Atapointe
Leadership Féminin: Colloque International à l`honneur de Mme Henriette D. Diabaté, Grande Chancelière de l`ordre national de la Côte d`Ivoire.
Mercredi 15 mai 2013. Côte d`Ivoire. Le colloque International à l`honneur de Mme Henriette D. Diabaté Grande Chancelière s`est tenu en présence de plusieurs personnalités Ivoiriennes et étrangères. Photo : Albert Tiévodjéré Grd Médiateur du Bénin.


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La persistance de la crise sociale avec ses conséquences sur la vie des citoyens béninois (fermeture des écoles, des hôpitaux, de la maison justice…) ne laisse pas indifférent le professeur Albert Tévoèdjrè. Pour lui, la situation qui prévaut au Bénin depuis de nombreux mois est l’une des plus catastrophiques en Afrique et dans le monde. Et, il y trouve les racines d’un mal profond, qu’il serait tant de traiter : « Si nul sursaut n’intervient, il faut redouter pour ce pays un très sombre avenir ».

Albert Tévoèdjrè, dans sa lettre intitulée ‘’justice et miséricorde pour le Bénin’’ retrouve ses réflexes de médiateur et appel à une concertation afin de conquérir avec l’accord du plus grand nombre une victoire essentielle au développement et à la survie de la démocratie au Bénin. Parlant de concertation, Tévoèdjrè préconise une large ouverture avec, l’appui de l’Organisation Internationale du Travail, des instances internationales responsables des droits de l’homme et des droits des enfants, en accord avec les associations des parents d’élèves…

JUSTICE ET MISERICORDE POUR LE BENIN !

Le Benin se débat confusément pour sortir d’une crise sociale qui fragilise dangereusement les bases essentielles au fonctionnement normal de toute république. Si dans la gestion de ce dossier de graves erreurs ont été commises et finalement avouées, si chacun situe la responsabilité de tel ou tel aspect du drame selon sa propre analyse, il reste que les très nombreux dégâts observés et reconnus touchent de toute évidence chaque foyer et l’ensemble de la nation et que la paix citoyenne avec le monde du travail, surtout dans la fonction publique, devient une aveuglante priorité.

Certes on peut espérer que des « bricolages »de dernière minute sauveront pour certains une année scolaire et académique particulièrement chahutée. Ils devront largement ce « sauvetage in extremis »au plaidoyer généreux et désespéré de Mgr Antoine Ganyé Archevêque de Cotonou ! Mais ce replâtrage tardif et probablement précaire ne convaincra aucun observateur attentif.

Le mal en vérité est profond, corrosif et persistant. Si nul sursaut n’intervient, il faut redouter pour ce pays un très sombre avenir, quels que soient ses dirigeants,- ceux d’aujourd’hui comme ceux de demain. Or, il se fait que ce même Bénin entre désormais dans la grande fièvre des élections. La LEPI est enfin en marche ! Les candidats se font connaitre moins timidement.

Les professions de foi, les programmes électoraux se peaufinent et commencent à circuler. C’est peut-être le moment de tenter de résoudre définitivement un problème majeur qu’il faut audacieusement affronter. Dans tous les pays du monde, sauf dans quelques rares pays africains, les revendications sociales ne donnent jamais lieu à la fermeture des écoles et des hôpitaux.

La situation qui prévaut au Bénin depuis de nombreux mois est l’une des plus catastrophiques en Afrique et dans le monde. Cela doit cesser. Il s’agit d’un péril immédiat dont les conséquences économiques et sociales sont sans mesure. Il y a ici atteinte publique et directe à la vie et aux droits des plus faibles. Le monde entier qui tristement nous observe et nous plaint peut aussi nous interpeller et nous aider si nous le voulons et pourvu que nous fassions preuve d’un peu de discernement.

Les hommes et les gouvernements passent… les peuples et les sociétés demeurent en se renouvelant. Avec ,par exemple , l’appui de l’Organisation Internationale du Travail, des instances internationales responsables des droits de l’homme et des droits des enfants, en accord avec les associations des parents d’élèves et des principaux syndicats -y compris les centrales syndicales internationales-, en collaboration aussi avec les organes de presse de tous bords ,les confessions religieuses et leurs autorités à divers niveaux ,nous devons pouvoir engager dès à présent une concertation responsable pour en terminer avec ce fléau.

Aucun candidat aux élections ne devrait retenir notre attention si son programme, dès à présent, ne comporte pas l’engagement que voici : Dans l’intérêt de tous, l’école et l’hôpital doivent être rigoureusement épargnés et doivent toujours fonctionner, quelles que soient la couleur, l’origine ethnique ou géographique, la formation politique ou la religion de tel Président ou de tel autre élu.

Les revendications sociales sont légitimes et on doit en préserver le droit. Elles ne doivent néanmoins jamais mettre en péril durablement l’essentiel prioritaire de tout être humain. C’est le temps de la « conscience en action" Une concertation doit donc se préparer soigneusement, sans retard, sans « diabolisation » préalable de quiconque, afin de conquérir avec l’accord du plus grand nombre une victoire essentielle à notre développement et à la survie de notre démocratie !

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