400 hectares de périmètres irrigués sur les rives de la Sota ont été remis, samedi 12 avril dernier, aux jeunes exploitants par le président de la République. Ce nouveau projet vient renforcer le potentiel du bassin rizicole de Malanville.
Encore un cap de franchi dans l’amélioration de la sécurité alimentaire du Bénin. Le bassin rizicole de Malanville fait à nouveau parler de lui avec la mise en valeur de huit nouveaux périmètres de 400 hectares sur les rives de la Sota.
La remise officielle de ces périmètres irrigués aux jeunes s’est déroulée samedi dernier en présence du président de la République. Le projet, qui est une remise en selle d’une vieille initiative à l’abandon, a reçu le financement de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Coût global: 3,7 milliards de francs CFA ! Les travaux, renseigne Simon Goudou, directeur technique de l’AGETUR, maître d’ouvrage délégué, ont consisté à l’aménagement proprement dit des périmètres à travers les terrassements généraux, la construction des canaux et du réseau de drainage, à la construction des stations de pompage d’eau, des passerelles reliant les stations de pompage aux différentes zones de prise d’eau sur la rivière Sota. Des travaux confortatifs, nécessaires pour l’amélioration et la diversification des activités d’exploitation des périmètres ont été aussi réalisés.
Les premiers résultats semblent déjà combler les attentes. Mise en exploitation en juillet 2013, la première récolte de riz produit sur ces périmètres a donné un rendement moyen de 7 tonnes à l’hectare, contre 5 tonnes généralement observé. Le projet, informe Fatouma Amadou Djibril, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, s’inscrit dans la poursuite du plan de relance de la filière rizicole au Bénin. Et répond aussi à la politique nationale d’adaptation au changement climatique.
Les huit périmètres pilotes, poursuit-elle, devraient permettre de distribuer environ 1057 parcelles à plus de 15 000 personnes pour une production de riz paddy attendue de 6 000 tonnes. Pour Cheikh Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA, les jeunes, à travers cette initiative, ont la preuve de l’intérêt que le gouvernement béninois accorde à la lutte contre le chômage. Il précise que le financement apporté par l’institution communautaire est sa contribution à la mise en place de la vision des autorités béninoises de promouvoir l’emploi des jeunes à travers le développement des filières agricoles porteuses, comme le riz.
Dans le même temps, poursuit-il, cet appui découle de la stratégie de l’Union de garantir la sécurité alimentaire dans les Etats membres et d’adapter les pratiques agricoles aux défis du changement climatique.
Le président de la République affirme que l’aménagement des périmètres de la Sota, traduit une fois encore l’engagement de son gouvernement à répondre au défi de la sécurité alimentaire et celui de la promotion de l’entrepreneuriat agricole, à travers la mise en place des jeunes exploitants. Boni Yayi se réjouit de ce que la politique de relance de la filière rizicole lancée depuis quelques années, ait permis aux Béninois d’adopter le riz local, commercialisé à prix subventionné dans les boutiques témoins installées par le gouvernement.
Si l’aménagement des périmètres est un acquis, le chef de l’Etat estime que la pratique de la culture irriguée devra conforter le rendement des producteurs ; d’autant que selon les experts, leur exploitation efficiente devrait permettre aux occupants d’assurer trois récoltes par an.
Le président de la République tient également à l’aménagement des périmètres rizicoles de la commune de Karimama qui nécessitent, confie-t-il, un investissement d’environ 40 milliards de francs CFA.
Les 400 hectares de la Sota font partie du Programme d’aménagement de 1000 hectares de périmètres à des fins agro-sylvo-pastorales et halieutiques lancé par le gouvernement. Il est ainsi prévu l’aménagement des bassins rizicoles de la vallée de l’Okpara pour 200 hectares de périmètres irrigués, de la commune de Glazoué pour 200 hectares ainsi que des communes de Covè, Zagnanado et de Zogbodomey pour 200 hectares