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La Presse du Jour N° 2110 du 9/4/2014

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Discorde dans le monde syndical au Bénin : Ménage au sein du Front des enseignants
Publié le mardi 15 avril 2014   |  La Presse du Jour


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La cassure a plus que jamais gagné les rangs du Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement. La suspension de la grève décidée par une frange et désavouée par une autre a fini par diviser les camarades d’hier.

On en veut pour preuve la signature d’une récente déclaration d’une des parties constituées. Cette déclaration porte la signature de Thomas Kossi Cakpo et Cyrille Tamègnon Lissanou en leur qualité de porte-parole. Or, habituellement, ce sont Lucien Glèlè Langanfin et Fabrice Hounsounou qui, jusqu’à un passé récent, apposaient leurs signatures au bas des déclarations dudit Front. Est-ce là une destitution de Lucien Glèlè Langanfin et de son compère ou un simple réajustement stratégique selon les nouvelles donnes ? Dans tous les cas, il est désormais clair que tous les camarades du Front ne parlent plus le même langage.

Ils ne tirent plus dans la même direction, si ce n’est que les attaques sont devenues frontales ! L’école béninoise trouvera-t-elle ainsi son bonheur ? Rouvrira-t-elle ses portes dans cette division de «ses» défenseurs ? Le Front dont les porte-parole sont Thomas Kossi Cakpo et Cyrille Tamègnon Lissanou, à en croire sa dernière déclaration, n’entend pas abandonner la grève tant que ses revendications essentielles ne seront pas satisfaites. Par contre, l’aile Langanfin trouve que les pas posés par le gouvernement sont suffisants pour lui accorder un moratoire. Dans cette lutte, ce sont les premiers qui ont eu le dessus.

L’appel à la reprise des classes du camp Langanfin n’ayant pas été entendu par les enseignants. Les apprenants sont désormais à la merci du laxisme du gouvernement et des luttes des tranchées des syndicats du Front. Pendant ce temps, l’année blanche pointe à l’horizon.

DECLARATION

Les Secrétaires Généraux des Syndicats évoluant au sein du Front et non partisans de la décision de suspension de la motion de grève toujours en cours, après décryptage minutieux du blocage des négociations relancées dans le cadre de la Commission Nationale Permanente de Concertations et de Négociations Collectives Gouvernement /Centrales et Confédérations Syndicales le 07 avril 2014, tiennent à faire les observations suivantes :

1. La non convocation du deuxième round de négociations le jeudi 10 avril 2014 pour connaître le contenu du concept gouvernemental « c’est gagnable » relatif aux modalités de jouissance des 1,25 contenus dans le Décret 2011-505 du 5 aout 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices des Agents de l’Etat est une fuite en avant ;

2. L’enlisement de la commission chargée de régler la question de la sédentarisation des vacataires est la preuve que la résolution des problèmes n’est pas une préoccupation urgente pour une rapide sortie de crise dont le délai de rigueur est de 45 jours ;

3. Le départ en congé des enseignants depuis le 11 avril pour y revenir le 24 avril 2014 est une nouvelle donne, congé qui aurait pu être écourté s’il y avait eu conclusion des négociations, dégel et entame des discussions pour un réaménagement consensuel du calendrier scolaire ;

Au regard de tout ce qui précède, les Secrétaires Généraux des syndicats en lutte sous la bannière du Bureau de Transition mis sur pied ce jour, Lundi 14 Avril 2014 et composé comme suit :

1- CAKPO Kossi Thomas (Porte-parole au niveau du Secondaire)

2- LISSANOU Tamègnon Cyrille (Porte-parole au niveau du Primaire)

3- BAKARY Fawaz (Secrétaire Administratif)

4- OKOUNDE Maxime (Trésorier Général)

5- TOSSOU Evariste (Représentant des vacataires)

a) Remercient les enseignants et les apprenants solidaires du mouvement actuel pour leur détermination et leur souci de mettre le secteur de l’éducation à l’abri des soubresauts cycliques qui érodent à chaque fois le temps scolaire ;

b) Invitent les enseignantes et enseignants des sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire à jouir de leur congé jusqu’au 24 avril en attendant la suite que donnerait le Gouvernement à leurs légitimes revendications ;

c) Rappellent au Gouvernement que les motions de grève des Centrales, du Front et des enseignants vacataires sont toujours en vigueur ;

d) Attendent des réponses concrètes, notamment l’acte de reconnaissance des 1,25 et du principe acquis de la sédentarisation des vacataires pour la rentrée 2014-2015 ainsi que l’échéancier précis de remboursement des défalcations illégales de 2012 et de la jouissance échelonnée des 1,25 ;

e) Exhortent le Gouvernement qui a déjà fait des pas remarquables à conclure les négociations redémarrées le lundi 07 avril 2014 en faisant le dernier pas décisif au sujet des 1,25 pour permettre une reprise effective des activités pédagogiques et un sauvetage responsable de l’année scolaire ;

f) Rassurent l’opinion nationale que le bout du tunnel n’est pas loin, mais cette décrispation de la tension sociale dans l’éducation se fera à travers des engagements francs pour une véritable sortie de crise honorable pour l’école béninoise : les enseignants sont prêts à y consentir tous les sacrifices nécessaires. Seule la lutte paie !!!

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