On n’ose pas jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais la réalité est là, têtue. La Cgtb, la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin et la Cspib ont suspendu la motion de grève hier. Cependant le risque de tomber dans une année blanche est toujours élevé puisque la paralysie dans l’enseignement reste d’actualité. La Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) de Paul Essè Iko et le Front, deux regroupements syndicaux majoritaires dans l’enseignement poursuivent la grève.
Bien malin qui pourra deviner la suite dans la confusion actuelle qu’éprouve le monde enseignant. Quatre Centrales et confédérations syndicales (La Cgtb, la Cosi-Benin, la Csa-Bénin, et la Cspib) ont déposé leurs armes.
Ce qui suppose que les syndicats enseignants affiliés devront reprendre le chemin de l’école. Mais la Cstb qui est une Confédération composée en majorité d’enseignants refuse toujours d’abandonner la lutte. Selon Paul Essè Iko, la base est farouchement contre une quelconque reprise tant que les questions de limogeage des autorités Azandé et Agossadou et du traitement salarial du point indiciaire 1.25 ne seraient pas résolues.
Dans les établissements scolaires publics, on assistera désormais à deux situations. Les enseignants rattachés aux 4 Centrales et Confédérations syndicales partisanes de la suspension de la grève seront à la tâche alors que les autres affiliés à la Cstb seront en mouvement de débrayage. Cette situation qui renseigne à suffisance sur la scission au sommet des organisations syndicales du Bénin posera à coup sûr une autre problématique tout aussi d’intérêt : celle de la scission à la base.
Certains enseignants affiliés à la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) peuvent décider de désobéir à leur leader et rejoindre leurs collègues parce qu’inspirés par la nécessité de sauver l’année scolaire. D’autres par contre se retrouvant dans la décision des quatre Centrales syndicales peuvent se rallier par solidarité aux grévistes et se confiner dans l’à peu près.
La Cgtb et l’os dur du Front
Le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement s’inscrit dans la logique de la Cstb en prolongeant la paralysie dans l’enseignement. Les ‘’putschistes’’ de l’ancien porte-parole du Front, Lucien Langanfin-Glèlè ne sont pas prêts à lever la motion de grève et se rangent dans la logique de Paul Essè Iko. Dans le même temps, plusieurs syndicats s’inscrivant dans la logique de suspension de la motion décrétée par le ‘’désormais ancien’’ porte-parole ont déjà commencé les classes.
On note deux camps opposés qui se regardent en chiens de faïence face à des apprenants qui n’ont vraiment rien à y voir. Dans cette confusion perceptible, il y a des soucis tout aussi justifiés à se faire sur la qualité de l’enseignement. Le gouvernement à qui la situation profite d’une certaine manière ne se verra pas encore dans la logique de forcer les enseignants puisqu’une certaine majorité aurait déjà renoué avec les cours. Dans un sens comme dans un autre, la pression est vive sur la psychologie des jeunes âmes qui sont à quelques semaines des examens.