Les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires ont lancé mercredi un appel de 274 millions de dollars pour aider les personnes qui ont fui le conflit en République centrafricaine (RCA) depuis décembre dernier.
Quatorze agences des Nations Unies, dont le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des ONG partenaires ont demandé mercredi aux bailleurs de fonds de financer des opérations d'aide d'urgence destinées aux civils qui fuient le pays depuis décembre 2013, a déclaré le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarrac lors d'un point de presse quotidien.
"Les agences cherchent 274.000.000 dollars pour le plan d'intervention régional en République centrafricaine afin de financer les opérations de cette année", a déclaré M. Dujarric.
La communauté humanitaire estime que les personnes ayant fui la RCA pourrait être 362.200 à la fin 2014, et c'est pour cette raison qu'elle recherche cette somme dans le cadre d'un plan régional d'aide, a expliqué le porte-parole.
"Toutes les agences travaillant dans la région sont dramatiquement sous-financées", a déclaré, pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Antonio Guterres lors de la présentation du plan régional d'aide à Genève.
"Le HCR dépense déjà trois fois plus d'argent que le montant reçu ou promis pour cette opération d'urgence et c'est toujours largement insuffisant pour répondre aux vastes besoins de cette population. Cela ne peut pas durer", a-t-il indiqué.
Selon lui, des financements sont nécessaires pour satisfaire les besoins urgents en matière d'abri, de nourriture, d'eau et d'installation d'assainissement, de soins de santé, d'éducation et de besoins essentiels.
La crise en République centrafricaine a commencé en décembre 2012 lorsque les rebelles seleka ont lancé, dans le nord du pays, un soulèvement qui a mené à la chute du régime en mars 2013. Les combattants seleka, pour la plupart des musulmans, se sont opposés à de jeunes chrétiens regroupés dans le mouvement anti-balaka, qui vise désormais les communautés musulmanes dans la capitale Bangui et dans l'ouest du pays.
La violence intercommunautaire a eu un effet dévastateur sur les civils des deux communautés, avec plus de 600.000 personnes qui sont toujours déplacées à l'intérieur du pays. Ce sont principalement des femmes et des enfants ayant fui les atrocités en RCA qui arrivent dans les pays voisins.