Le fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim, reste dans les liens de la détention à la prison de Rebeus à Dakar. Ainsi en a décidé le juge d'instruction en charge de ce dossier brûlant, qui tient en haleine le pays de la Téranga depuis un an.
En effet, hier 17 avril 2014, ça faisait douze mois jour pour jour que l'ex-conseiller et ministre de son père (2000 à 2012) a été inculpé et écroué pour acquisition illicite de biens divers dont des sociétés, des terrains et des véhicules estimés à 694 milliards de francs CFA.
En octobre 2013, il avait de nouveau été inculpé et maintenu en détention pour six mois dans une autre affaire d'argent, de l'ordre de 98,6 milliards déposés, selon l'accusation, dans une banque à Monaco. Et comme il n'y a jamais deux sans trois, il a été attribué à l'ancien ministre du "Ciel et de la Terre", comme on le surnommait, un compte de 45 milliards à Singapour.
Dans deux mois, si l'on en croît en tout cas la justice sénégalaise, Wade-fils sera à la barre devant les juges de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) pour dire l'origine des fonds et des biens qui lui appartiendraient. Mais en attendant, il reste en prison alors que son conseil, qui dénonce l'inexistence de charges et de preuves, s'attendait à une liberté provisoire dans l'attente d'un éventuel procès.
L'affaire embarrasse sans doute le pouvoir sénégalais, devenu l'otage du prisonnier de luxe. A vouloir faire rendre gorge à ceux qui ont dîné impunément l'argent public, le régime de Macky Sall semble avoir fait de Karim un martyr à peu de frais.
Le libérer serait la preuve qu'il n' y a pas d'éléments crédibles à charge contre lui. Mais en le maintenant en prison, la justice renforce la thèse selon laquelle le fils d'Abdoulaye Wade est un prisonnier politique. Du reste, les détracteurs du chef de l'Etat expliquent ces accusations par une manipulation pour empêcher Karim d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017.
Deux ans après son accession à la magistrature suprême, Macky Sall reste confronté à de nombreux défis socio-économiques et donne l'impression d'être plus préoccupé à régler leurs comptes à ses anciens camarades devenus adversaires qu'à trouver des solutions aux préoccupations réelles des Sénégalais.
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