Pays sahélien, le Burkina Faso sans tambour ni trompette s’impose dans la production cotonnière en Afrique. Le pays de Blaise Compaoré vient d’enregistrer une production record pour la campagne 2012-2013. Le Bénin, malgré les agitations, en est très loin.
C’est tout simplement une leçon de réussite que donne le Burkina Faso à toute l’Afrique entière en matière de production cotonnière. Pour la campagne 2012-2013, le pays des hommes intègres a enregistré une production estimée à 630.000 tonnes de coton graine. Ces chiffres de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina Faso placent d’emblée ce pays au premier rang des producteurs de coton en Afrique. Selon la même source, la production cotonnière burkinabè connaît ainsi une hausse de 51% par rapport à la campagne 2011-2012. Comme au Bénin, la campagne 2011-2012 a été une catastrophe au Burkina Faso. Mais les structures organisées de ce sont parvenues à ressusciter leur or blanc. Elles l’ont fait avec la méthode.
Au début de la campagne 2012-2013, le Burkina Faso a fait une estimation de 500.000 tonnes de coton graine. A l’arrivée, il en a 130.000 tonnes de plus. Au Bénin, c’est l’effet inverse qui s’est produit. Le gouvernement du Docteur Boni Yayi avait fait une projection d’environ 400.000 tonnes ; il n’a eu qu’environ 250.000 tonnes de production cotonnière. Un résultat largement en deçà des estimations. Un échec donc, même si l’Exécutif préfère plutôt parler de sauvetage de la filière que de contre-performance. Tout ceci à quel prix ? La méthode burkinabè s’est révélée très efficace. Elle a consisté pour le gouvernement à mettre en avant les associations professionnelles, notamment l’Union nationale des producteurs, pour ressusciter la filière. Là-bas, ils n’ont pas labouré le coton à la télévision. Il n’y avait pas de président de la République dans les champs. Le travail a été fait dans la discrétion. Résultat : le Burkina Faso se classe premier de l’Afrique en matière de production du coton. Et le Bénin dans tout cela ? Avec ses 250.000 tonnes de coton graine, le Bénin devra seulement se contenter d’avoir évité une année blanche cotonnière. Pour ce qui concerne son classement au plan africain, il ne devrait pas être encourageant.