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L’ultimatum présidentiel pour l’organisation des élections locales et la crédibilité de la LEPI : ce que je pense
Publié le mardi 22 avril 2014   |  24 heures au Bénin


Audit
© aCotonou.com par TOP
Audit participatif de la Lépi
Mercredi 19 Mars 2014, Cotonou : l`opération d`audit participatif de la Lépi se déroule dans tous les arrondissements de Cotonou à l`instar de l`entièreté du territoire national


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L’initiative d’organiser au plus dans trois mois les élections communales et municipales est très noble. Seulement, il faut une liste crédible pour organiser ces élections. Mais je doute fort que l’audit participatif qui vient de se dérouler est déjà suffisant pour rassurer tous les candidats et tous les électeurs.


Ce que je pense


La LEPI avait connu au départ de sa confection trop de failles et d’imperfections. Aussi, trop de discrédits ont été jetés à tors ou à raison sur cet instrument, non seulement électoral, mais aussi de développement. Beaucoup d’acteurs politiques et de la société civile ont estimé que la Liste Electorale Permanente Informatisée n’a jamais existé pour qu’on procède aujourd’hui à sa correction.

Le Député Candide AZANAÏ, mouvancier bon teint à l’époque et l’inventeur du fameux slogan « Tché kéé » a déclaré que ce qu’on vient de faire est la juxtaposition des électeurs des élections présidentielles et législatives de 2011. Jusque-là, personne n’a osé le contredire. Le Front Citoyen dirigé par l’un des vétérans de la politique béninoise, le Doyen Robert DETCHENOU ne croit pas également à l’existence de la LEPI.

Certains ont même déclaré qu’il existe quelque part le logiciel original de cette LEPI qui avait permis d’opérer l’inattendu KO de 2011. Ils sont arrivés à la conclusion que pour livrer quelque chose de crédible, au peuple, il faut travailler sérieusement et sans répit jusqu’en 2017. Lors de la réunion organisée par la Fondation Friedrich Ebert sur la question, certains membres du COS – LEPI ne croient même pas très bien à la LEPI. Ils ont fait donc un saut dans l’inconnu. Pourquoi suivre alors des responsables qui ne savent pas au juste là où ils vont ?

Avec toutes ces données et les nombreuses imperfections liées au processus de l’audit participatif où des milliers et des milliers ne savent pas encore quand est-ce qu’ils vont rentrer en possession de leur reçu attestant de leur enregistrement effectif, si on ne prend pas garde, les prochaines élections connaitront plus de troubles que par le passé. Alors que le Bénin traverse déjà trop de zones de turbulences, il faut éviter dès maintenant de dresser le lit à des instabilités majeurs. C’est pourquoi, je propose de reporter la livraison de la LEPI pour 2017 comme prévu par les spécialistes et éviter toutes contestations.

Maintenant que faire ?


1- Pour les élections législatives de 2015 et les présidentielles de 2016, il faut mettre en application la proposition du Front Citoyen et celle d’une liste ad’ hoc proposée par le Parti du Renouveau Démocratique de Maître Adrien HOUNGBEDJI.


2- A défaut, il faut revenir d’abord sur l’ancienne formule d’une liste manuelle. Tous les Chefs d’Etat du Renouveau Démocratique de SOGLO à YAYI ont été élus sur cette base et le Bénin est encore debout. Le Docteur YAYI Boni, sans parti politique et sans Député, avait été élu en 2006 sur cette base au nez et à la barbe des dinosaures de la politique béninoise.


3- Quant aux élections communales et municipales qui ont accusé déjà trop de retard, est-ce qu’elles peuvent se tenir dans un délai de trois mois comme l’avait demandé à l’Assemblée Nationale le Président de la République ? bien sûr. Trois mois, c’est déjà même trop pour les organiser. Mais sans une liste ad’ hoc et sans une liste manuelle.


Je propose donc l’application de la démocratie directe de l’époque révolutionnaire où les candidats des élections locales montaient sur des tables dans une place publique pour se faire élire à mains levées par le peuple. Il n’y avait jamais eu de contestations.

Pour la plupart, ceux qui étaient élus savaient qu’ils avaient mérité et ceux qui avaient échoué savaient pourquoi ils avaient été recalés. Pour éviter des frustrations naturelles, les mairies peuvent financer l’impression des photos des candidats des Arrondissements pour procéder à un vote public mais secret. De toutes les façons les dépouillements seront faits sur place au vu et au su de tout le monde et les élus connus et acclamés en même temps. Les Maires seront ensuite élus par les élus locaux lors des conclaves habituels.


Les nouveaux Chefs d’Arrondissement peuvent procéder par la même méthode pour le renouvellement enfin des Chefs villages et Chefs des quartiers des villes.
Cette méthode n’a pas besoin beaucoup de préparatif et d’argent et peut être appliqué même en moins de deux mois. On n’aura même pas besoin d’une Commission Electorale Nationale Autonome. A partir du moment où ces élections découleront de la méthode de la démocratie directe, le Ministère de l’Intérieur peut les organiser en attendant les échéances de 2015 et de 2016


Conclusion


Il faut que les décideurs actuels aillent donc à l’école des Marxistes dont certains cohabitent encore aujourd’hui avec le Président YAYI Boni pour vite apprendre la faisabilité d’une telle option. Ainsi les élections communales et municipales seront vite organisées et reléguées au passé, ceci pour le plus grand bonheur des partenaires internationaux très exigeants et du vaillant peuple béninois.


Par
GBEMASSE Cyprien

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