La décision du gouvernement d’exclure les sociétés du groupe ICA du processus d’égrenage pour la campagne cotonnière 2013-2014 n’a pas manqué d’avoir des répercussions sur les populations des localités où sont implantées ces usines. De Kandi à Kétou, en passant par Péhunco, N’Dali, Bohicon et Avogbana, les populations côtoient pratiquement la misère. Le cas de Péhunco est particulièrement lamentable.
Baisse très importante des ressources communales pour la gestion et le développement des localités, chômage de milliers de jeunes permanents ou occasionnels qui participent à la campagne cotonnière, développement ralenti de l’artisanat local, fermeture de petits commerces tirant leurs matières premières du coton, regain de l’exode rural avec tous ses corollaires….
La liste des dégâts et autres préjudices subis par les communes abritant les usines du groupe ICA est longue. En réalité, ce sont près d’un million de nos citoyens qui souffrent de la décision du gouvernement d’écarter les sociétés du groupe ICA de la campagne cotonnière.
Cela s’explique puisque, selon les indicateurs récents, ce sont près de 25 millions de Fcfa de manque à gagner qui se creusent pour les impôts locaux en ce qui concerne l’apport de chaque usine. De toute évidence, la conséquence directe du chômage ambiant dans ces localités a conduit à la recrudescence de la délinquance juvénile et au grand banditisme.
Dites-vous que ce n’est pas innocent lorsqu’on évoque souvent des braquages opérés par des coupeurs de route notamment dans le Septentrion ! Mieux, les conditions de vie des femmes de ces localités en ont forcément pris un coup, vu que leurs activités génératrices de revenus ont considérablement chuté. Indiscutablement, le panier de la ménagère en pâtit, pour raison de diminution du pouvoir d’achat des populations.
Et ce n’est pas tout
Si la mise à l’écart par le gouvernement des sociétés du groupe ICA de la campagne cotonnière a considérablement, d’une part, influer sur les taxes à collecter par l’administration locale, donc sur le train de vie des populations riveraines, il faut, d’autre part, craindre les conséquences drastiques du stockage abondant du coton graine dans certaines localités : mise en danger des populations riveraines par des incendies soudains qu’on enregistre par endroits.
Dans une moindre mesure, il faut craindre les risques de santé qu’encourent les ouvriers lorsqu’ils sont en contact avec des tonnes de coton-graine laissées aux intempéries, notamment l’humidité favorable au développement de certains champignons.
Aussi, il faut mettre en exergue que le fait que les produits finis ne soient pas embarqués en temps opportun vers l’extérieur, ceci crée des désagréments sociaux aux producteurs dont certains, visiblement, peinent à être payés. On a vu à Péhunco des paysans brader des produits vivriers pour payer des ordonnances ou autres crédits contractés auprès de structures d’épargne.
A l’usine de Kandi, plus aucun hangar situé le long de la clôture ouest n’ouvre sa gargote pour recevoir les clients. A Bohicon, l’on se demande à quel Saint se vouer après la mise au chômage technique de certains travailleurs de la SHB. Ainsi va le Bénin avec tout ce drame social, parce que, dit-on, l’on a malheureusement affaire à la personne d’un compatriote.