On ne sait encore quand, mais tôt ou tard les élections municipales finiront par se tenir. Les Soglo entendent bien, au terme de ces consultations électorales, garder l’hôtel de ville de Cotonou. Mais ils devront, mieux que par le passé, défendre leur place contre le pouvoir en place, notamment les Yayi.
La guerre Soglo-Yayi pour garder ou prendre la ville de Cotonou a déjà commencé. L’affrontement devrait vraisemblablement opposer Léhady Soglo, fils de l’ancien président de la République, Nicéphore Soglo, et l’un des fils de l’actuel locataire de la Marina, Chabi Yayi en l’occurrence. Evidemment, avec le soutien des deux présidents chacun à son fils. Et les femmes sont visiblement au centre de leur stratégie respective.
Le président-maire de Cotonou, dans un récent entretien que nous avons eu avec lui, révélait qu’il s’est personnellement investi pour que ses administrés aillent se faire massivement enregistrer sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) lors de l’audit participatif.
Les femmes de Cotonou ont particulièrement bénéficié d’un coup de pouce du président Nicéphore Dieudonné Solgo pour se faire enregistrer. Le samedi 19 avril dernier, le premier adjoint au maire de Cotonou a organisé une grande réjouissance à l’intention des femmes des marchés secondaires de la ville.
A l’occasion, le président de la Renaissance du Bénin (RB), accompagné de son père, a rappelé aux femmes que leur place est «bel et bien» à la Renaissance du Bénin et que le parti a besoin d’elles. Léhady Soglo voudrait également que ces femmes démontrent leur grande capacité de mobilisation autour de la Rb.
Et les femmes présentes à la réjouissance ont réaffirmé à l’assistance que leur soutien est sans faille pour le parti «Wèzèhouè». La ferveur féminine était aussi grande autour du président-maire et de son fils. Ils ont sans doute compris qu’il était aussi nécessaire de chasser sur le «terrain» du président de la République dont l’ambition de la coalition qui le soutient est de prendre la mairie de Cotonou.
Un autre fils de…
C’est un secret de polichinelle, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lorgnent sérieusement du côté de l’hôtel de ville de Cotonou. Elles ont tenté sans succès d’en prendre le contrôle lors des dernières élections municipales. A l’époque, le candidat que le pouvoir en place a opposé aux Soglo était le bouillant ex chef de la circonscription urbaine de Cotonou, Jérôme Dandjinou. Mais la magie «Dandjinou» n’a pas marché.
Cette fois-ci, l’on annonce l’un des fils de Boni Yayi, en la personne de Chabi Yayi. Intox ou réalité ? Une chose est sûre, le fils du président de la République a commencé à mettre son nez dehors, voire dans les affaires de la mairie de Cotonou. Il se préoccupe de plus en plus de l’emploi des jeunes, de l’avenir des femmes…Pour l’instant, la position du fils de Yayi reste floue. Mais les Soglo ont intérêt à le prendre au sérieux.
Tout comme ils ont compris qu’il faut chasser sur le terrain de Boni Yayi s’agissant de son «amour» pour les femmes. Ce clin d’œil de Yayi aux femmes béninoises et son programme de microcrédits aux plus pauvres pourraient peser lourds dans la balance lorsque le Chef de l’Etat sollicitera le soutien de «ses femmes» pour prendre la mairie de Cotonou. La bataille Yayi-Soglo ne fait donc que commencer. Elle sera sans doute féroce. A suivre…
