L’école reprend vie mais très timidement. La résistance est visible par endroits, mais le désert est presque absent dans l’ensemble.
L’unité de boycott notée depuis le 7 janvier a baissé d’un cran dans les écoles et collèges publics de Cotonou et environs. L’image de la crise dans le monde enseignant transparaît toujours avec des apprenants à la tâche dans certains lieux d’études et désœuvrés dans d’autres.
Au Collège d’enseignement général de Houéyiho par exemple, la paralysie a été visible. Encore autour de 16 heures dans la journée d’hier, les salles de classes étaient vides et les quelques élèves encore sur la cour s’étaient laissés à eux-mêmes. Pas d’enseignants titulaires à la craie encore mois de vacataires dans ce collège de Cotonou. La situation notée dans cet établissement est pratiquement à l’opposé de celle du Collège d’enseignement général d’Akpakpa-centre. Ici, le cœur est à l’ouvrage. L’atmosphère calme à l’entrée le signale déjà. Dans les salles de classes, les enseignants dispensent les cours et tout semble aller dans le meilleur des mondes. Assis sur le banc visiteur de la Directrice de l’établissement, un enseignant des Sciences de la vie et de la terre (Svt), syndicaliste actif de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) affiche un air de réalisme. « Moi je me suis désolidarisé du mouvement parce que j’estime qu’il n’y a plus grand intérêt à suivre mes camarades. Il faut sauver l’année. Cette décision que j’ai prise est personnelle parce que la question des 1.25 peut attendre d’abord puisque l’urgent actuellement, ce sont les enfants », a-t-il déclaré sous anonymat. La même ardeur est notée dans certaines écoles publiques de Cotonou. A l’Ecole primaire publique de Gbégamey Sud par exemple, écoliers et enseignants de tous les groupes étaient à la tâche dans la journée d’hier. La reprise a été effective et l’entrain noté au niveau du corps enseignant rassure sur la suite. Contrairement aux scénarii des deux extrêmes notés dans les collèges et écoles ci-dessus, la situation au Collège d’enseignement général de Vèdoko est restée mitigée. Le mouvement dans ce collège est suivi en partie. Dans ce centre, l’atmosphère n’est pas sereine. Plusieurs élèves apparemment désœuvrés se laissent aux jeux sur la cour de l’école. Mais derrière cette image de sabbat, les cours se déroulent dans plusieurs classes tenues par des enseignants titulaires et vacataires. Dans le même temps, plusieurs autres enseignants se livrent à de chaudes discussions sur la cour sans le moindre souci de regagner les classes pour dispenser les cours. La scission dans le monde syndical est quasi visible dans ce collège qui tarde encore à retrouver la sérénité notée ailleurs. Le mot d’ordre des Centrales et Confédérations est lancé. Mais la situation se trouve désormais entre les mains des enseignants. Certains se détachent déjà de la ligne syndicale de leurs leaders résistants. D’autres continuent de la suivre. La suite sera certainement enrichissante.
Echec de l‘’Ecole morte’’ du Front à Sainte Rita et au Lycée Coulibaly
Le mouvement de boycott du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement dénommé ‘’Ecole morte’’ n’a pas été effectif dans tous les collèges de Cotonou. Au Lycée technique Coulibaly et au Ceg/Sainte Rita, tous les professeurs ont répondu normalement présents au cours. Comme à l’accoutumée, ils ont exécuté leur programme dans la matinée de ce jeudi. Cet acte a été salué par le directeur du Ceg/Sainte Rita, Jean Tottin. « A 7 heures déjà, tous les professeurs titulaires et vacataires étaient présents au cours. Nous espérons que les autres enseignants reprendront le chemin des classes. En conclusion, les cours ont été effectifs dans mon établissement » a-t-il confirmé. Même son de cloche chez le proviseur du Lycée Technique Coulibaly, CodjoAnaniTchabossou. Il précise que les enseignants ont normalement repris les cours depuis que le syndicat de l’établissement a levé la motion de la grève. Il ajoute qu’en plus des enseignants titulaires, les vacataires n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève du Front. « Jusqu’à l’heure où je vous reçois, il m’est difficile de dire que le mot d’ordre du Front a été respecté. Chez nous on n’a pas senti la fureur de la paralysie. De façon générale, tous les professeurs vacataires ont normalement repris », a-t-il confié. Ainsi, a-t-il renchéri, « si quelqu’un choisit d’aller en grève, il doit répondre de son acte ». Cependant pour le porte-parole du Front, Thomas CossiKakpo, l’initiative ‘’Ecole morte’’ a été une réussite parfaite. Il confirme que ce mot d’ordre a été suivi dans la plupart des établissements.