Les activités de la 5ème édition du festival « Cinéma dans la cité » se poursuivent. Par des projections gratuites de films, les populations des communes d’Allada et de Toffo ont été sensibilisées ce week-end aux bons comportements hygiéniques au grand bonheur des autorités locales fortement mobilisées.
A l’instar des 36 villes retenues pour être parcourues par différentes équipes de Gangan-Production, l’initiatrice du festival « Cinéma dans la cité »,les communes d’Allada et de Toffo dans le département de l’Atlantique ont bénéficié des projections gratuites de films sur les questions d’hygiène et d’assainissement. C’était le week-end écoulé. A l’affiche, les villes d’Allada, de Houègbo et de Sèhouè. La première étape de la projection dans ces deux communes, c’est bien la ville d’Allada.Un peu avant 19 heures 30, les populations déjà informées de l’événement, ont pris d’assaut l’arrondissement central. Avant la projection des trois films programmés pour la soirée, des spots sensibilisateurs sur les mêmes questions d’hygiène ont été abondamment diffusés.Définitivement plongées dans le bain du sujet grâce à la kyrielle de spots publicitaires diffusés, les populations, pour la plupart constituées de jeunes, peuvent suivre les trois différents films programmés. Et c’est la version fon qui leur sera servie, selon les consignes données par le promoteur du Festival, Claude Balogoun. »Le lavage des mains à l’eau et au savon et la promotion de la santé en milieu scolaire ». C’est le thème du premier film qui a été projeté sur écran géant. D’une durée de treize minutes comme les autres d’ailleurs,ce film met en scène des jeunes scolaires suffisamment informés sur les questions liées au lavage des mains. Mais, dans le lot, un élève va enfreindre à ces règles qui leur sont enseignées par leur institutrice. Et les conséquences de ce comportement malsain ne tarderont pas à venir. Après avoir été aux selles, cet élève, sans se laver les mains, ira s’acheter son repas qu’il mangera avec tous les microbes que cela comporte. Pris par des maux de ventre, des vomissements et la diarrhée, il se retrouvera tout simplement à l’hôpital. Le second film intitulé « l’hygiène de l’eau de consommation et des denrées alimentaires » projeté à la suite du premier a permis aux cinéphiles d’être sensibilisés sur comment il faut prendre soin de l’eau que nous buvons et des aliments que nous consommons. Quant au 3ème et dernier film, il est baptisé « La gestion des eaux usées domestiques et l’évacuation des excreta ». Cela transporte directement aux soins qu’il convient d’apporter aux maisons.
Houègbo et Agué,deux zones reconnues réfractaires au respect des règles d’hygiène
Des marchandises non couvertes exposées aux abords des voies, des eaux usées stagnantes en plein cœur d’un marché particulièrement insalubre, des latrines à ciel ouvert d’où provient une odeur nauséabonde, mais non loin desquelles bien de repas sont vendus et préparés, aux côtés desquelles se trouve le parking auto de la ville.C’est dans cet univers que l’équipe de projection s’est installée au parking auto de la ville de Houègbo. A l’heure indiquée, samedi soir, les populations s’y sont rendues massivement pour suivre les différents films programmés. Dans l’ordre de projection suivi pour chacune des étapes à travers tout le pays, les différents films sont projetés. « On dirait que les gens-là sont venus pour nous, hein. Tout ce qu’ils projettent révèle la vraie image de Houègbo », a commenté Joseph Houessou, un des spectateurs. Il sera d’ailleurs renchéri par Sagbo Victorin, le chef d’arrondissement de Houègbo qui, visiblement touché par la force des images projetées,dévoile les tares des administrés de sa commune. « Vous savez, après les études, on a remarqué qu’il y a trois localités dans les communes d’Allada et de Toffo qui sont particulièrement réfractaires au respect des règles d’hygiène et d’assainissement. Il y a Allada, Houègbo et Agué.A Houègbo, les bonnes dames ne couvrent pratiquement pas leurs marchandises qu’elles vendent aux populations. La particularité d’Agué, c’est que malgré les efforts que nous avons faits pour offrir de l’eau potable aux populations, celles-ci continuent de boire de l’eau de la rivière. Ce qui fait que la plupart souffrent des maladies hydriques et urinent du sang », a révélé le chef d’arrondissement de Houègbo. Et c’est précisément à cause de ça qu’il trouve l’initiative de Gangan-production et du programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement du Ministère de la santé « très pertinente ». « Je pense qu’il est important de poursuivre ce festival. Les films diffusés vont inévitablement permettre à nos administrés de changer de comportement et d’adopter les bonnes habitudes », a-t-il fait observer. Après cette étape de Houègbo, l’équipe de projection a mis le cap sur Sèhouè, l’autre arrondissement de la commune de Toffo où le même exercice a été répété. C’était hier dimanche dans la soirée. Il faut dire qu’au cours de ce même week-end, une autre équipe de projection est déployée dans le Nord. Selon les informations reçues, elle a projeté les mêmes films au marché Guéma de Parakou, à la place des fêtes de Bembèrèkè puis à Gogounou.
