Les travaux en commission se poursuivent au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Dans la journée d’hier, les travaux ont porte sur l’étude du projet loi-cadre sur les pêches en République du Bénin. Une loi qui fait suite au constat constat sur la régression drastique de la contribution de cette activité à l’économie nationale.
L’état des ressources halieutiques et les systèmes de leur exploitation est critique pour défaut d’une législation conséquente dans la mesure où la loi en vigueur ne prend pas en compte les récentes évolutions du droit national et international. En l’occurrence, les dispositions relatives à la lutte contre la pêche illicite, la gestion de l’eau et la protection de l’environnement sans oublier les mesures concernant l’état du port, la marine marchande et le régime foncier.
C’est donc dans le souci de créer une condition favorable d’exercice d’activités de la pêche sous contrôle de la loi, que l’exécutif a introduit ce projet de loi-cadre à travers le décret n°2013-30 en date du 11 février. Elle vise la gestion durable des ressources, la promotion des mécanismes de cogestion en particulier la valorisation des produits de la pêche. Des objectifs adoptés en 2010 lors des ateliers nationaux de travail de validation et en harmonies avec les orientations du code de conduite pour une pêche responsable de la FAO.
Le projet de loi sur la réorganisation des pratiques et des approches de pêche au Bénin compte 123 articles organisés autour de huit titres. Les débats au niveau de la commission ont porté sur les pratiques archaïques et traditionnelles de nature à appauvrir nos eaux à en croire à une source de l’institution parlementaire. Face à cette réalité, les députés membres de la commission ont opté pour une mesure commune et non la politique de deux poids deux mesures. Le cas le plus frappant est celui de la pratique d’Acadja interdite au niveau du lac Ahémé et autorisée sur les côtes qui rallient l’Atlantique et le Littoral à l’Ouémé.
A la fin des travaux, le directeur des pêches Jean-Baptiste Dégbey s’est appesanti sur les données noires qui empêchent le développement de la pêche dans notre pays pour vanter à la presse les mérites de la disposition législative en cours d’étude. Il saisit la même opportunité pour apprécier à juste titre la qualité des propositions faites par les législateurs afin d’éviter l’éclatement de la bombe sociale du point de vue des pratiques traditionnelles rétrogrades de pêche. Il importe de rappeler que de nos jours, la production annuelle en tonne de poisson est dans l’ordre de 40.000t. Idem pour les crustacés et les mollusques.
A cette précision, il faut ajouter que cette activité est pratiquée par 110722 personnes dont au moins 60.000 pêcheurs continentaux, ceux marins artisanaux estimés à 5722 sans oublier les mareyeuses et transformatrices dans l’ordre de 45.000.
La pêche génère environ 600.000 emplois directs et indirects selon le directeur Dégbey et assure une part non négligeable du taux de protéine d’origine animale au regard de la consommation nationale.
Elle contribue à hauteur de 3% au produit intérieur brut, et occupe 15% de la population active et 25% de celle du secteur agricole.