La décrispation de la situation sociale du Bénin a du plomb dans l’aile. Les centrales et confédérations syndicales ont obtenu en partie, la satisfaction de leurs revendications, ce qui n’est pas le cas chez les praticiens hospitaliers, les magistrats et les travailleurs membres du syntrajab qui ont pourtant accordé un moratoire au gouvernement. A l'approche de l’expiration de ces moratoires, des voix s’élèvent dans le rang des syndicalistes qui menacent de durcir le ton pour une bonne raison : la rétrocession progressive des fonds défalqués aux salaires des travailleurs pour faits de grève annoncée pour ce mois d’avril n’est pas respectée.
La gestion que fait le gouvernement de la crise sociale au Bénin ne parait pas judicieuse. En effet, il y a bientôt deux mois que les travailleurs grévistes des secteurs de la Justice de la Santé et consorts ont accordé en cascade des moratoires au gouvernement dans la perspective du dégel de la crise sociale dans le pays. L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), et les autres travailleurs du secteur de la Justice réunis au sein du Syntrajab de même que les praticiens hospitaliers avaient provisoirement sursoit à leur mouvement de grève accordant au gouvernement un moratoire d’un mois pour les uns et trois mois pour les autres afin qu’il se penche réellement sur leurs préoccupations.
Après moratoires incertain
En Assemblée générale, Michel Adjaka et les siens ont dû procéder au rallongement de leur moratoire. Du côté du Syntrajab, les trois mois de moratoire tirent vers la fin alors que le gouvernement ne fait rien pour trouver une solution à leurs problèmes. A la date d’aujourd’hui, il se dégage que le Ministre de la justice, absent lors des négociations n’a pas daigné recevoir jusqu’à présent le Syntrajab pour comprendre le contenu réel des accords ayant conduit à la suspension de la grève ainsi que ses obligations pendant le moratoire. Mieux, après près deux mois sur les trois que dure le moratoire, aucune des actions devant être mises en œuvre par le Ministère n’a été exécutée, alors que les avancées significatives obtenues à la séance de négociations du 03 mars 2014 ont été annulées en raison de la stratégie instaurée par le Ministre de la Justice avec la complicité de certains directeurs coutumiers des actes de provocation du Syntrajab. C’est du moins ce que dénonce le secrétaire général de la Syntrajab Dénis Togodo qui a effectué une sortie médiatique en fin de semaine écoulée. Selon le secrétaire général de la Syntrajab, des Assemblées générales sectorielles sont en vue dans le but de la reprise imminente des mouvements de grève. Au niveau des praticiens hospitaliers, les menaces se font également enregistrées dans la logique d’amener le gouvernement à donner suite à leurs préoccupations. Par ailleurs, la rétrocession des retenues opérées sur le salaire des grévistes pour faits de grève annoncée pour démarrer en avril 2014 n’est pas effective. Au regard de ce qui précède, l’on est bien en droit de penser que le gouvernement fait preuve d’une mauvaise foi face aux réelles préoccupations des travailleurs des secteurs de la Justice et de la Santé. Le gouvernement laissera t-il les travailleurs envenimer la situation sociale déjà très tendue au Bénin ou saura-t-il profiter du lap de temps qui lui reste?